Qualité de l'air dans le quartier d’Encagnane-Beauvalle (Aix-en-Provence)

Publié le 18 décembre 2018

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À Aix-en-Provence, les quartiers des Figuières et d’Encagnane sont directement soumis aux émissions polluantes liées à la proximité de deux autoroutes (A8, A51) et aux activités urbaines (trafic local, chauffage domestique individuel ou collectif…). Il est influencé par exemple par l’activité d’une chaufferie de combustion de biomasse du réseau de chaleur de la commune.

Après une campagne de mesure de qualité de l’air réalisée par AtmoSud en 2013-2014, une seconde campagne s’est déroulée de février à juin 2018 afin de préciser la contribution de la chaufferie à la pollution locale. Ces mesures montrent que la qualité de l’air de ces quartiers est soumise à l’influence principale de la circulation automobile, dont les autoroutes proches, mais également, dans une moindre mesure, de la chaufferie biomasse qui les jouxte ainsi que du chauffage domestique individuel ou collectif des quartiers résidentiels de cette zone. La situation est variable selon le type de polluant étudié.

 

Une source locale d’oxydes d’azote

Les concentrations de dioxyde d’azote (NO₂) sont supérieures de 7 µg/m³ sur le parking des Figuières par rapport au stade Ruocco, pourtant situé à la même distance de l’autoroute. La valeur limite annuelle pour la protection de la santé humaine est dépassée sur le parking des Figuières (43 µg/m³ sur le parking, contre 40 µg/m³ pour la VL), tout comme c’était le cas sur les Floralies en 2014. Une source locale d’oxydes d’azote, à l’ouest-nord-ouest des Figuières, est responsable de cette différence. C’est vraisemblablement la chaufferie qui pourrait être la source de 10 à 15% du NO₂ et de 20 à 25% des NOx observés sur le parking des Figuières.

Concernant le monoxyde d’azote (NO), les anomalies repérées 2014 aux Floralies (concentration de NO élevées la nuit) n’ont pas été constatées durant la campagne de mesure en 2018. Elles restent donc inexpliquées et, en tout état de cause, indépendantes de la chaufferie.

 

Une influence sur les particules PM10 habituelle pour une zone urbaine

Les concentrations en particules en suspension ont suivi la tendance générale à la baisse observée sur la région. La valeur limite pour la protection de la santé est respectée sur les Figuières, contrairement aux Floralies en 2014. Les niveaux restent cependant supérieurs à la ligne directrice recommandée par l’OMS, comme sur toute la ville. Enfin, l’influence de la chaufferie n’est pas perceptible sur la masse de particules PM10.

 

Le black carbon met en évidence que la chaufferie n'est pas la seule source de pollution

L’étude du Black Carbon permet de différentier les particules issues de la combustion de la biomasse de celles issues des combustibles fossiles. Cette approche nous apporte les éclairages suivants : En hiver, la part de la combustion de biomasse dans le Black Carbon est plus importante, par rapport au site de référence. Cependant, deux constats doivent être notés :

  • d’une part cet accroissement n’est pas corrélé aux variations d’activité de la chaufferie.
  • d’autre part, les concentrations les plus élevées de Black Carbon issu de la combustion de biomasse proviennent de plusieurs directions de vent différentes, et pas seulement de celle de la chaufferie.

Ainsi, le chauffage résidentiel individuel de quartiers environnants est en cause, tout autant que la chaufferie.