C'est la question que se sont posés de nombreux habitants des quartiers de Cimiez, Rimiez, Pasteur, Libération et même du Port.
La plateforme de déclaration des nuisances (Signalair) a ainsi recueilli plus de 200 signalements entre le 2 et le 21 février. Le lundi 12 février, après un week-end avec peu de déclaration, suite à une augmentation significative des signalements et face aux symptômes décrits, AtmoSud s'est mobilisée pour démarrer des mesures dès le lendemain, en coopération avec la Métropole Nice Côte d'Azur.
Le dispositif de surveillance mis en place comprenait des mesures dans les quartiers pré-cités ainsi qu'à l'Escarène, site non exposé aux nuisances. Les composés recherchés (benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes, sulfure d’hydrogène, naphtalène) sont en lien avec les odeurs majoritairement évoquées comme l'oeuf pourri et l'essence et les hydrocarbures.
Les résultats de mesure
Les analyses des échantillons révèlent :
- des niveaux faibles en sulfure d'hydrogène, inférieur aux limites de détection, et ce malgré les nombreuses déclarations d'odeur d'oeuf pourri ;
- des concentrations en COV typiques de celles d'un fond urbain et similaires à celles enregistrées sur le site témoin de l'Escarène, site non touché par les nuisances ;
- des niveaux mesurés en naphtalène très faibles, inférieurs ou proches des limites de quantification.
En cohérence avec ces données, les signalements ont fortement diminué suite au déploiement.
Retrouvez les résultats complets de l'étude dans notre site : Surveillance de la qualité de l'air suite aux nuisances olfactives à Nice.
La campagne de mesure en détail :
- des prélèvements journaliers le 13 février et le 14 février en COV (composés organiques volatils) et sulfure d'hydrogène;
- des prélèvements hebdomadaires du 13 au 19 février COV (composés organiques volatils) et sulfure d'hydrogène;
- un prélèvement instantané le 13 février en COV (composés organiques volatils)
- un suivi en temps réel du 15 au 19 février pour le sulfure d'hydrogène
Simulation des sources potentielles
Afin de préciser la source potentielle des nuisances, AtmoSud a réalisé des simulations numériques rétroactives de la dynamique de déplacement de la masse d’air au-dessus de Nice, à l’aide de la plateforme SIMPAC. A partir de la position des signalements, de la topographie de la zone et des données de vent du lundi 12 février enregistrées à la station Météo-France de Rimiez, il est possible de déterminer les flux d’aérosols potentiellement à l’origine des odeurs en chaque point déclaré.
Les modélisations réalisées mettent donc en évidence une zone d’émission la plus probable située au niveau de la Trinité à proximité de l’Autoroute A8, avec entre 50 et 80% de probabilité (zone en rouge).
Rappel du contexte
Depuis lundi 5 février 2024, vers 7h du matin, plusieurs quartiers de Nice, dont Cimiez principalement, sont touchés par une nuisance olfactive très gênante, plus de 200 signalements d'odeurs ont été fait par les riverains. L'intensité de la nuisance a baissé en fin de semaine, mais dès lundi matin les signalements ont repris : 97 pour la journée du 12 février. Le nombre de signalements a diminué dès le 13 février avec 10 signalements recueillis entre le 13 et le 21 février.
Le 15 février, 190 signalements étaient remontés
Localisation des signalements de nuisances olfactives à Nice du 5 au 15 février 2024
Nombre de signalements de nuisances olfactives à Nice du 5 au 23 février 2024
Plus de 50% de ces signalements sont associés à des symptômes de type mal de tête, difficulté à respirer, irritation du nez et des yeux…
90% des plaignants ont identifié une ressemblance aux odeurs :
- un tiers d'entre eux assimilent l'odeur à du gaz, de l'oeuf pourri ou du soufre,
- un autre tiers à une odeur de brulé,
- le dernier tiers à des odeurs d'essence, d'hydrocarbures.
La Métropole Nice Côte d'Azur, la mairie de Nice et le SDIS ont été saisis et investiguent pour trouver la source de cette nuisance.
La rose des vents du 4 au 12 février élaborée avec les données de Météo France montre un régime de brises alternées, avec deux directions privilégiées de Nord-Est et de Sud-Est. La grande majorité des signalements ont été fait entre 5h et 9h du matin, ce qui nous indique une source au Nord-Est de Nice.
En fonction de ces informations, et en coopération avec la Métropole de Nice, AtmoSud a élaboré un plan de surveillance avec des points de mesures dans les quartiers de :
- Libération,
- Cimiez,
- Rimiez,
- à proximité de l'Hôpital Pasteur.
Les polluants recherchés sont des Composés Organiques Volatils (COV), du sulfure d'hydrogène (H2S, responsable de l'odeur d'oeuf pourri) et des polluants particulaires.
