Les observations
Les niveaux observés sur les stations de mesures indiquent des évolutions contrastées en début de confinement :
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Une baisse significative de l’ensemble des polluants d’origine « automobile » près des axes routiers très fréquentés, en lien avec celle du trafic routier, est particulièrement visible (baisse des oxydes d’azote - des particules d’origine automobile…).
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Une situation moins marquée dès lors que l’on s’éloigne de ces grands axes routiers. En effet, la situation météorologique peu favorable à la dispersion de la pollution atmosphérique au cours des premiers jours (régime anticyclonique stable entre le 16 et le 20 mars) expliquerait cette baisse plus lente des polluants issus du trafic routier (observation : site de fond, échelle ville ou territoire).
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Une hausse des niveaux de particules fines attribuable en grande partie au chauffage au bois et sans doute au brûlage de déchets verts.
Bien qu’une baisse des particules d’origine automobile soit observée, le niveau global des particules fines était encore en hausse les premiers jours du confinement. Une part prépondérante de cette hausse est attribuable aux combustions de bois mesurées sur différents points du territoire. Une contribution à plus grande échelle (maritime avec la présence de sulfate) et l’influence de la plaine du Pô contribuent également à cette hausse.
Depuis le 20 mars, la situation s'améliore sur l'ensemble des paramètres :
Le régime venteux et perturbé, amorcé le 20 mars dernier, est plus favorable à la dispersion des polluants. Ainsi, la situation s'améliore pour la qualité de l'air en général.
Focus 1 - Une baisse drastique de la pollution automobile à l’échelle de la région
Depuis le confinement, la pollution routière est en forte baisse comme l’illustrent les évolutions des concentrations journalières en oxydes d’azote (NOx). L’évolution est d’autant plus marquée près des axes routiers (-50% en moyenne entre la période du 1er et 17 mars et le 25 mars), que sur les stations de fond urbain (-40% en moyenne entre la période de 1er et 17 mars.
Focus 2 - D'autres activités toujours présentes mais moins prégnantes
Les 1ers jours après le confinement, malgré la baisse des émissions du trafic routier, les particules fines ont continué à évoluer à la hausse. Cette augmentation était plus marquée sur les sites de fond que sur les sites trafic. Même en hausse, ces niveaux sont tout de même qualifiés de moyens.
La hausse du black carbon en soirée et pendant la nuit montre clairement que cette évolution est bien imputable en grande partie au chauffage au bois et au brûlage des déchets verts.
Spéciation du Black Carbon à la station Marseille-Longchamp
Spéciation du Black Carbon à la station Marseille-Kaddouz
NB :
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BC wb : fraction du black carbon attribuée à la combustion de la biomasse (bois)
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BC ff : fraction du black carbon attribuée à la combustion de produits pétroliers
Pour exemple, sur la station de Marseille / Kaddouz, la contribution de la combustion de la biomasse au Black Carbon est passée de 20 % avant le confinement à 40 %, voire 60% en soirée après le confinement.
Focus 3 – La situation s’améliore enfin !
Depuis le 22 mars et sans discontinuité depuis, la situation s’améliore de façon significative pour l’ensemble des polluants, dont les particules.