Feux de forêt intenses et fréquents, pourquoi et comment les éviter ?

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Incendie de forêt

Publié le 19 août 2022

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Depuis plusieurs années, on observe une multiplication des feux de forêt. En 2020, ce sont 2 178 hectares en région partis en fumée et 7 401 hectares en 2021 : (Source Prométhée). Des chiffres qui interpellent.

Les départs de ces incendies ont le plus souvent une origine humaine. Et le changement climatique que subit notre planète aggrave le risque et l’ampleur de ces évènements.

Pourquoi les incendies se multiplient ?

Responsable de l’assèchement de la végétation et des sols, le changement climatique amplifie les risques d’incendies. L’augmentation des températures favorise l’évaporation de l’eau contenue dans les sols tandis que la végétation, elle, « transpire ». Les végétaux sont de plus en plus secs et sont alors plus exposés aux risques d’incendie. De surcroit, le changement climatique amplifie l’intensité des phénomènes extrêmes. Les vents, plus violents, accélèrent les départs des incendies et les propagent sur des milliers d’hectares.

Incendie de saint-chamas

Le changement climatique est dû à un excès de gaz à effet de serre (CO2, méthane, protoxyde d’azote, gaz fluorés, …) émis dans l’atmosphère par différentes sources anthropiques (industrie, transports, production d’énergie, résidentiel…) utilisant notamment des ressources carbonées comme les combustibles fossiles.

Le changement climatique a des conséquences désastreuses sur notre planète et accroit les phénomènes extrêmes : vents violents, inondations, canicules, sécheresses …

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Feux de forêt et changement climatique : un cercle vicieux.

Si la forêt et tout son écosystème souffrent du changement climatique, les incendies contribuent aussi à ce changement et ont un impact sur la pollution de l’air. En effet, les incendies émettent de très grandes quantités de polluants, comme des particules fines, des oxydes d’azote (NOx), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du monoxyde de carbone (CO)… et également des gaz à effet de serre. Lors d’un incendie, la forêt réémet le carbone initialement absorbé dans la végétation et n’a plus la capacité de jouer son rôle de réservoir en captant le CO2 présent dans l’atmosphère. Un double impact sur le changement climatique.

Chiffres clés sur les feux de forêt :

- Un incendie dans une forêt méditerranéenne va émettre environ 46 tonnes de CO2 par hectare brulé (Source AtmoSud – inventaire v7.1)

- Comparativement, un véhicule moyen en circulation dans la région émet 175 g de CO2 par kilomètre parcouru (Source AtmoSud – inventaire v7.1)

- Un hectare brûlé représente l’équivalent de 266 000 km parcourus par un véhicule moyen (soit 6.63 fois la circonférence de la Terre !)

L’été dernier, l’incendie qui s’est déclaré à Gonfaron a brûlé 7000 hectares de forêt. Ce sont 325 ktonnes de CO2 qui ont été émises par ce seul événement. Des émissions équivalentes aux émissions annuelles en CO2 d’une ville comme Avignon, tous secteurs d’activité confondus (transports, industries, résidentiel…).

Texte

AtmoSud a été auditionné le 15 juin dernier en tant qu’expert par la mission d’information sénatoriale sur la prévention des mégafeux et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque d’incendie

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Changer nos comportements pour diminuer les risques

Il est possible d’agir sur notre propre responsabilité dans la multiplication des incendies. La dégradation des sols par des déchets inflammables et non-biodégradables, la consommation non durable, le jet de mégots de cigarette… autant de gestes qui augmentent significativement les risques d’incendies dans nos forêts et qui sont pourtant largement évitables.

Pour agir en faveur de la qualité de l’air et lutter contre le changement climatique, plusieurs solutions et gestes simples sont à la portée de tous. Chaque geste compte pour sauver notre planète et préserver la qualité de l’air.

  • J’évite de participer à la surconsommation pendant mes achats en privilégiant les produits de seconde main et de proximité, en entretenant mes appareils électroménagers et mon véhicule pour éviter de les changer trop régulièrement …
  • Dans mon logement, j’évite de surchauffer, je pense à la rénovation énergétique, je choisis d’installer une pompe à chaleur, j’investis dans la production d’énergie renouvelable …
  • Pour me déplacer, je privilégie les transports en commun, je me mets au covoiturage et/ou à la voiture partagée, je choisis le télétravail quand cela m’est proposé …
  • Au quotidien, j’essaie de réduire ma consommation de viande, je me fournis chez des producteurs locaux, je consomme des produits de saison et sans pesticides …

Chaque action, même petite, a un impact pour ralentir le changement climatique et améliorer la qualité de l’air.