Le CD 13 aide à changer 4 000 chauffages polluants

Visuel
prime_chauffage_bois_CD13

Publié le 25 octobre 2018

Contenu
Contenu

Le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône et l’ADEME financent l’achat par les particuliers de chauffages à bois à moindre diffusion de particules. Le premier foyer aidé témoigne à Coudoux.

Dehors une terrasse, une piscine en contrebas, un olivier près de la fenêtre, et une vue sur les ultimes massifs boisés de Velaux ; la villa de Mylène et Jean-Michel Pellegrin, à Coudoux, est certes protégée du mistral par le massif à l’ubac, «  néanmoins, quand il souffle nous sommes contents de pouvoir doubler notre chauffage fioul au sol par notre poêle à bois ! » reconnait madame.

Le poêle en question, en fonte, date de 1992. Il sera très bientôt remplacé par un poêle en acier, labellisé « Flamme verte 7 étoiles ».

« Le coût tourne autour de 2000 à 3000€ selon le modèle, et la particularité c’est qu’il se règle, afin de diffuser la chaleur qu’on souhaite, et pas plus » souligne Jean-Pierre Romain, l’installateur choisi par le couple. « En évitant la surchauffe, on évite la surproduction de fumées, on gagne en économie, en confort, et on émet bien moins de fumées ».

C’est cette dernière qualité qui vaudra au couple d’inaugurer le nouveau dispositif environnemental du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône. Sa nouvelle « prime air-bois » fera baisser la facture d’achat de 1000€, et un crédit d’impôts de 600€ contribuera aussi à amortir largement le coût originel approximatif de 4000€. « Il arrive désormais ainsi qu’on puisse se doter d’un poêle environnemental correct pour moins de mille euros » souligne quant à lui Michel Bourrelly, le responsable du dispositif, au CD13.

La collectivité départementale mise particulièrement sur cette prime pour satisfaire à son Agenda Environnemental, récemment voté. « Note étude montre que 90 000  foyers se chauffent plus ou moins au bois dans le département ; pour 40 000 d’entre eux, c’est le mode de chauffage exclusif » rappelle M. Bourrelly.  « Certes 500 renouvelleront chaque année leur matériel, obsolète, mais avec la prime nous devrions doubler ce chiffre ».

L’objectif est de réduire la pollution atmosphérique liée au chauffage au bois

« Nous souhaitions aller plus loin et obtenir un effet significatif sur la pollution atmosphérique » insiste Martine Vassal, la présidente du CD13, qui avait tenu à être présente, avec son délégué à l’Environnement et aux Énergies renouvelables, Bruno Genzana. Elle précise :

La conscience du caractère polluant du chauffage bois est encore trop faible dans la population ; nous devions faire de l’écologisme pragmatique pour obtenir des résultats concrets. C’est en même temps pédagogique.

En termes quantitatifs la pollution atmosphérique due en Provence aux chauffages, en particulier les poussières fines émises dans l’atmosphère, est aussi importante que celle due à la circulation automobile.

S’ajoutant à cette dernière, elle impose à nos organismes un cocktail dont les effets sont difficiles à déterminer, tant est complexe la chimie de ces particules fines. Les particules de bois brûlé, en particulier, agglomèrent toutes sortes de molécules, donc des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), que l’Organisation Mondiale de la Santé reconnait comme cancérogènes. La génotoxicité de ces particules, capables d’affecter les cellules humaines, est un champ important de la recherche actuelle, et un enjeu majeur de santé publique. Réduire la portée de cette pollution reste une politique de prévention incontournable.

A cet effet, la prime Air Bois devrait permettre le remplacement de quatre mille vieux chauffages au cours des quatre prochaines années. C’est-à-dire le double du résultat attendu au vu de l’étude déjà citée.

La prime Air Bois, une disposition ouverte à tout propriétaire

Ici le CD13 a pu prendre cette initiative grâce à un appel à projet national de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Il s’agissait pour l’ADEME d’aider au financement de l’achat d’un poêle à bois en remplacement d’un matériel construit antérieurement à 2002.

La disposition est ouverte à tout propriétaire, qu’il soit imposable ou non. Dans le premier cas, l’aide consiste en un crédit d’impôts, dans le second à un versement direct.