L'incendie de l'entrepôt du 14e à Marseille vu sur les stations d'AtmoSud

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Station de mesure AtmoSud

Publié le 24 avril 2024 - Mis à jour le

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Les hausses de particules observées aussi sur les capteurs citoyens

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Un incendie s'est déclaré mercredi 24 avril en début d'après-midi dans un entrepôt de bricolage du 14eme arrondissement de Marseille. D'épaisses fumées étaient visibles dans la ville.

Le vent fort de Nord-Nord-Ouest a dirigé les fumées de l'incendie vers le centre urbain de Marseille.

Ainsi, plusieurs stations de mesure d'AtmoSud (Longchamp, Moulin/Timone et Kaddouz) ont enregistré une élévation des niveaux de PM10.

situation des mesures et de l'incendie

La station située au Parc Longchamp a également détecté des valeurs inhabituelles en Black Carbon et une hausse de la concentration en particules fines (PM1, PM2.5 et PM10) et du nombre de particules de la gamme 100-1000nm.

Le Black Carbon a atteint un maximum horaire de 17,9 µg/m3. Des valeurs supérieures à 15 µg/m3 ne sont observées que 3 fois par an dans notre région, leur conférant ainsi le qualificatif d'inhabituel.

Les analyseurs ont mesuré un doublement des concentrations quart-horaires des particules PM1 et PM2.5 en début d'incendie mais l'impact est plus conséquent sur les particules PM10 dont les valeurs ont dépassé 100 µg/m3. Les moyennes horaires ont atteint respectivement 24 µg/m3, 32 µg/m3 et 81 µg/m3 pour les PM1, PM2.5 et PM10. Ces valeurs ne sont pas exceptionnelles mais la dynamique des concentrations montre la signature de cet évènement.

Evolution des particules le 24 avril à Marseille Longchamp

Le nombre de particules tient compte de toutes les particules dont la taille est comprise entre 100 et 1000 nm. Les particules qui ressortent pendant cet épisode sont celles comprises entre 100 et 150 nm.

Les particules les plus fines sont les plus dangereuses pour la santé humaine car elles pénètrent en profondeur dans l'appareil respiratoire et peuvent se retrouver dans la circulation sanguine, impactant l'ensemble de l'organisme.

Une hausse des concentrations de plusieurs métaux a été observée à la même période (calcium, chlore, fer, cuivre et zinc). Ces métaux sont contenus dans l'infrastructure du bâtiment ainsi que dans les plastiques, les papiers et les cartons. Ils ont été libérés dans l'atmosphère lors de l'incendie.

Les valeurs réglementaires pour les métaux lourds sont basées sur des moyennes annuelles afin de rendre compte d'une exposition chronique à ces polluants. Sur la région, ces valeurs sont respectées depuis plusieurs années.

Les niveaux sont redescendus à des concentrations habituelles vers 17h, après la maitrise de l'incendie.

Il n'a pas été observé de signalement en lien avec cet évènement sur la plateforme SignalAir.

Les capteurs citoyens installés dans les 1er, 3e, 4e, 5e, 6e et 12e arrondissements de Marseille ont également observé ces augmentations significatives de particules au moment de l'incendie.

Evolution des particules le 24 avril sur le réseau capteur citoyen

En savoir plus sur les particules

Les particules proviennent en majorité de la combustion à des fins énergétiques de différents matériaux (bois, charbon, pétrole) du transport routier (imbrûlés à l’échappement, usure des pièces mécaniques par frottement, des pneumatiques…), d’activités industrielles très diverses (sidérurgie, incinération, chaufferie) et du brûlage de la biomasse (incendie, déchets verts).

Certaines particules sont produites directement dans l’air ambiant sous l’effet de réactions chimiques entre polluants gazeux (COV…). La surveillance réglementaire porte sur des mesures de masse des particules PM10 (diamètre inférieur à 10 µm) et des particules PM2.5 (diamètre inférieur à 2,5 µm). En complément, AtmoSud réalise des comptages de particules, y compris les ultrafines PM1, plus petites qu’une bactérie (diamètre égal ou inférieur à 1 µm).

En savoir plus sur le Black Carbon

Le Black Carbon provient de la combustion soit de combustibles fossiles (transport routier, chauffage au fioul, les centrales électrique au gaz ou au fioul) soit de la combustion de matière organique (chauffage au bois, la combustion de déchets agricoles, incendies de forêt et de végétation).

En savoir plus sur les métaux

Les métaux réglementés sont le Mercure (Hg), l’arsenic (As), le cadmium (Cd), le nickel (Ni) et le plomb (Pb). Les principaux métaux surveillés sont les 5 réglementés auxquels s'ajoutent le chrome (Cr) et le zinc (Zn). Ils proviennent de la combustion des charbons, pétroles, ordures ménagères et de certains procédés industriels (métallurgie des métaux non ferreux notamment).

 

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