Une qualité de l’air qui s’améliore mais une valeur limite en dioxyde d’azote toujours pas respectée
Pour la plupart des polluants réglementés, la qualité de l’air s’est améliorée, sauf pour l’ozone, qui reste relativement stable.
Malgré cette tendance à l’amélioration, plus de 145 000 personnes résident encore dans une zone dépassant la valeur limite réglementaire pour la protection de la santé en Provence-Alpes Côte d’Azur (source : bilan de la qualité de l’air 2017 d’AtmoSud). Ce chiffre s'élève à près de 4 millions de personnes en considérant les lignes directrices de l'Organisation Mondiale de la Santé.
Les populations les plus exposées vivent dans les centres urbains, proches des grands axes ou à proximité de sites industriels. Une singularité du territoire industriel réside dans la diversité des espèces chimiques présentes avec un fort potentiel d' « effet cocktail ».
Des évolutions différentes en fonction des territoires
Pour le dioxyde d’azote, polluant issu principalement du transport, les concentrations se sont globalement améliorées entre 2000 et 2017 (en moyenne - 22% au niveau régional / - 30% au niveau national). Cette amélioration est moins marquée dans les agglomérations d’Aix-Marseille et de Nice Côte d’Azur (entre -5 et 20%) que dans les agglomérations de Toulon, Avignon ou dans l’ouest des Bouches-du-Rhône.
Dans les grandes villes, les questions de transports et de mobilité restent donc prédominantes même si des aménagements et des efforts sont prévus pour gagner sur la place de la voiture (augmentation offre Transport Collectif, , requalification de quartiers en Éco-quartiers, de voirie, Bus à Haut Niveau de Service...).
Les Plans de Protection de l’Atmosphère en réponse aux injonctions de la Commission européenne
« Les politiques menées par le passé, celles en cours et les évolutions technologiques ont permis de réaliser des progrès lents mais constants dans la réduction de ces impacts négatifs.» constate l’Agence Européenne de l’Environnement dans son rapport 2018.
Mais la Commission européenne sévit à l’encontre des mauvais élèves, dont la France. En 2011, la Commission européenne poursuit la France devant la Cour de justice pour non-respect des valeurs limites de qualité de l’air applicables aux particules en suspension (PM10). En Mai 2018, la France est renvoyée devant la Cour de justice européenne pour des infractions répétées au dioxyde d’azote.
L’État français, sous l’autorité des Préfets de département, met en place 4 Plans de Protection de l’Atmosphère (PPA). AtmoSud participe à leur création et à leur suivi.
L’évaluation des PPA révisés dit de seconde génération (2013-2018) a été publiée le 19 septembre 2018. Résultat : une amélioration de la qualité de l’air a été constatée entre 2007 et 2017 mais celle-ci ne permet pas d’atteindre l’ensemble des objectifs fixés initialement. Aussi, de nouveaux PPA seront établis sur les Bouches-du-Rhône, l’agglomération de Toulon et l’agglomération de Nice ; celui du Vaucluse arrivera lui à échéance en 2019.
Peut - et doit - mieux faire !
Afin d’atteindre les résultats attendus le plus rapidement possible concernant les émissions de dioxyde d’azote, outre ces nouveaux PPA, le ministère de la transition écologique et solidaire confirme engager des moyens :
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un fonds « air-mobilité » a été créé au sein de l’ADEME avec une dotation de 180 M€ pour la période 2018-2022 (...) pour accompagner la mise en œuvre des feuilles de route des préfets.
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le futur projet de loi d’orientation des mobilités permettra de renforcer les mesures en faveur de la qualité de l’air. Il prévoit notamment des financements pour accompagner le déploiement de zones à faibles émissions dans les territoires les plus pollués, mais aussi pour soutenir les mobilités moins polluantes comme le vélo et les mobilités partagées comme le covoiturage. » Source le ministère de la transition écologique et solidaire.