Nous passons près de 90% de notre temps à l’intérieur (domicile, bureau, écoles, transports, magasin…) et, contrairement aux idées reçues, nous n’y sommes pas à l’abri. En effet, l’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur. Nous respirons en moyenne 15 000 litres d’air par jour, soit 13 500 litres en intérieur et tout autant de polluants… Depuis maintenant de nombreuses années, les experts de l’air d'AtmoSud étudient ce sujet et développent des solutions innovantes pour mesurer et analyser l’air intérieur, pensé, à tort, comme moins pollué que l’air extérieur…
Publié le 24 novembre 2022
Pourquoi l’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur ?
Il est parfois difficile de comprendre pourquoi les espaces clos ont un air plus pollué que l’air extérieur. Dans un espace clos, les sources de pollution sont nombreuses (dues aux usages, aux matériaux, aux sols…). . Elles sont responsables du rejet de différents polluants (particules fines, CO, …) et notamment de certains composés organiques volatils (COV) comme le formaldéhyde, un produit chimique très présent dans l'environnement intérieur. En l'absence d'un renouvellement d'air, ces polluants s’accumulent et les concentrations augmentent.
Pour abaisser la pollution intérieure, il est essentiel d’aérer longuement et régulièrement les espaces. Ces phases d’aération vont, évidemment, faire entrer légèrement les polluants extérieurs mais permettre d’évacuer significativement les polluants intérieurs. Lorsque les fenêtres d’un espace clos sont ouvertes, la pollution de l’air intérieur tend à être égale à celle de l’extérieur. En revanche, dès lors que l’on condamne toutes les ouvertures, l’air intérieur se charge de polluants en supplément des polluants extérieurs. Sans aération régulière, on a donc un air intérieur plus pollué que celui de l’extérieur.
Une nouvelle étude sur l’impact des polluants intérieurs sur le nourrisson
Une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) (résumé de l'étude disponible ici) souligne la présence accrue, entre autres, de formaldéhyde dans l’air des logements en France et son impact important sur la santé des nouveaux nés. Le formaldéhyde est principalement émis par les matériaux, meubles, peintures, sols, et autres.
Une présence qu’il est important de réduire, le formaldéhyde jouant un rôle majeur dans le développement d’infections respiratoires notamment chez les nourrissons qui peuvent y être exposés de manière précoce. Les chercheurs ont ainsi observé une recrudescence de bronchites, de bronchiolites et d'épisodes de toux sèche nocturne chez les très jeunes enfants.
Si on entame par exemple très souvent les travaux pour la chambre de bébé quelques semaines avant la dite date, le renouvellement des peintures, les nouveaux meubles, la pose ou le retrait de papier peint, etc, sont tant de sources qui vont émettre des polluants nocifs pour la santé du nouveau-né. Il est donc recommandé de débuter les travaux au plus tôt, de privilégier les meubles d’occasion, d’acheter et de déballer les meubles bien en amont de l’arrivée de bébé et surtout, de pratiquer des phases d’aération longues et régulières pendant et après les travaux.
Le Module Air V2, un outil à démocratiser
Pour s'assurer d'un air intérieur sain, il est possible de surveiller la qualité de l'air chez soi.
Module Air est un dispositif connecté , développé en partenariat avec AirCarto, permettant de mesurer et d'afficher la qualité de l'air. Un code couleur permet d'avoir une interprétation des données plus rapide et intuitive. Initialement capable de mesurer, de manière indépendante, les particules fines et le CO₂, sa nouvelle version, présentée à l’occasion de la COP27, fait beaucoup plus que cela.
Le capteur d’air intérieur Module Air est aujourd’hui capable d’indiquer, en prime, le taux d’humidité d’un espace intérieur ainsi que les niveaux de COV. Cette dernière mise à jour donne une toute nouvelle amplitude d’utilisation à cet outil. Il permettrait aujourd’hui, par exemple, d’indiquer aux utilisateurs que les niveaux de COV sont trop élevés dans une chambre, ces mêmes COV, très dangereux pour les nouveau-nés.
Comment éviter une exposition précoce au formaldéhyde et autres polluants intérieurs ?
- Aérez régulièrement les chambres et autres espaces de vie
- Entretenez vos systèmes de VMC (ventilation mécanique contrôlée). En cas de rénovation importante, veillez à en installer une, notamment en cas de changement des menuiseries
- Évitez d’entamer les travaux pour la chambre du nouveau-né trop tard. Préférez les démarrer en début de grossesse et privilégiez les matériaux faiblement émissifs (A+, écolabellisés...)
- Achetez et déballez vos meubles neufs bien en amont de la naissance en effectuant d'importantes et régulières phases d'aération pour évacuer les émissions importantes des premiers semaines
- N’hésitez pas à utiliser des meubles d'occasion, leur charge en polluants sera restreinte et les rejets seront moindres
- Choisissez vos produits d'entretien (écolabel, recettes de "grand-mère", vapeur, microfibres...)