Retour sur l’épisode exceptionnel de pollution à l’ozone du 8 au 16/08/2025

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Publié le 18 août 2025

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Chiffres clefs de l'épisode

Episode d'ozone le plus long depuis 3 ans : 9 jours sur les départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, et étendu certains jours au Var, Alpes Maritimes et Alpes de Haute Provence.

Des pics horaires importants : 215 µg/m3/h en ozone sur la zone de l’Etang de Berre le 13/08.

Des mesures d’urgences mobilisées dont la circulation différenciée sur Marseille et Grand Avignon.

anim ICAIR 13082025

Evolution des indices horaires ICAIRh lors de la journée du 13 août 2025

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Déroulement de l'épisode sur 9 jours

Un premier épisode, limité et bref, est survenu dès le 5 août dans les Bouches-du-Rhône, avec le déclenchement d’une procédure d’information-recommandation.

Le véritable épisode, d’une intensité exceptionnelle et concomitant à la canicule, s’est ensuite installé du 8 au 16 août, marqué par une succession inédite de journées polluées.

Frise chronologique ozone août
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Qu’est-ce qu’un « épisode de pollution » au sens réglementaire ?

Un épisode de pollution à l’ozone est défini par le dépassement de seuils réglementaires horaires, ce qui entraîne automatiquement la mise en œuvre de procédures préfectorales officielles. Une "qualité de l’air mauvaise" peut survenir au sens de l'indice ICAIR bien avant d'atteindre les seuils fixés pour le déclenchement de ces procédures. La qualification « d’épisode de pollution » repose sur des critères précis et encadrés par la réglementation.

3 paramètres permettent de qualifier l’épisode :

  • l’intensité, mesurée par rapport à des seuils : le premier niveau est fixé à 180 µg/m³ en moyenne horaire, il correspond au seuil d’information-recommandation; le second seuil est fixé à 240 µg/m³ et correspond au premier niveau d’alerte ; le seuil de 300 µg/m³ durant trois heures consécutives correspond au niveau d'alerte de niveau 2.
  • l’extension géographique : pour être retenus, les dépassements des seuils doivent concerner une zone significative. Le critère retenu est de 25 km² sur un département et 100 km² au niveau régional. Ce critère d'extension est également atteint si au moins 10% de la population d'un département est concerné.
  • la durée de l'épisode: le niveau d'alerte augmente si l'épisode persiste plusieurs jours. Dès le second jour d'un épisode de pollution, le niveau d'alerte de niveau 1 est retenu, quelle que soit son intensité. Le niveau d'alerte de niveau 2 est automatiquement atteint à partir du 4ème jour d'épisode.

En fonction de ces critères, les autorités préfectorales déclenchent une réponse graduée.

Pour le premier seuil, appelé information-recommandation (IR), les préfets informent la population, en particulier les personnes sensibles, et diffusent des recommandations sanitaires, tout en appelant de manière volontaire à limiter certaines émissions (notamment liées aux transports).

En alerte de niveau 1, en plus de l’information, des restrictions sont imposées. Elles concernent la réduction de la vitesse sur les routes, la limitations des opérations aéroportuaires, le ralentissement des navires, la limitation d’activités polluantes pour les industries.

A partir de l'alerte de niveau 2, le préfet peut convoquer la réunion d’EXP’AIR, le comité d’expertise sur l’air, qui permet de décider de mesures supplémentaires et adaptées à la gravité de l’épisode. Ces mesures peuvent inclure des restrictions de circulation, voire des arrêts ou réductions temporaires d’activités industrielles."

 

Gestion de l'épisode

Au cours de cet épisode, les préfectures des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse ont décidé la mise en place de la circulation différenciée dur Marseille et Avignon dès le 4ème jour de l'épisode de pollution et le passage en alerte de niveau 2, soit le 11 aout. En revanche, bien qu'ayant atteint le niveau d'alerte de niveau 2 pendant 2 jours consécutifs, la préfecture du Var n'a pas décidé la mise en place d'actions supplémentaires. 

> En savoir plus sur la circulation différenciée et les vignettes Crit'Air.

 

Situation actuelle

Sur le plan réglementaire, l’épisode est officiellement clos depuis le 17 août : les seuils ne sont plus dépassés et les procédures préfectorales ont été levées.

Cependant, la qualité de l’air reste mauvaise sur la majeure partie de la région. La vigilance demeure, en cohérence avec les prévisions issues des modèles et les observations du réseau de mesures.

L'ozone est un traceur de la pollution photochimique et s'accompagne également de Particules UltraFines (PUF) et d'oxydants qui impactent également notre santé

N’hésitez pas à consultez notre prévision ICAIRh, un indice qui cumule 4 polluants (O₃, NO₂, PM10 et PM2.5 jusqu’à 24h de prévision) afin d’adapter vos comportements et à vous abonnez à nos bulletins quotidiens

 

 

En savoir +  :  Qu’est-ce que l’ozone ?

La soleil, la chaleur et les vents modérés provoquent la transformation des polluants émis par les activités humaines en pollution « photochimique ». L’ozone est le principal traceur de cette pollution, mais d’autres polluants sont également formés comme les particules ultrafines. Cette pollution photochimique s’ajoute à celle habituellement présente localement ; elle couvre de larges territoires, y compris des zones rurales éloignées des villes et pôles industriels.

La pollution à l'ozone est nocive pour l'homme : c'est un gaz irritant qui peut causer maux de tête, irritation des yeux, des voies nasales et de la gorge. A forte concentration, elle peut entraîner divers problèmes respiratoires.

 

> L’ozone et la pollution photochimique en 5 points