Conférence "Électromobilité : enjeux & développement à l'échelle locale"

Cette rencontre, organisée par Avignon Université, Enedis et AtmoSud, a permis d’enrichir les réflexions autour des enjeux environnementaux, technologiques et sociétaux liés à la mobilité électrique. Les 70 participants, présents dans l’amphithéâtre de l'université d'Avignon ou connectés à distance, ont posé leurs questions aux intervenants.

Céline Bourgeois, Vice-présidente déléguée à la Transition Environnementale à Avignon Université ouvre la conférence avec la présentation des stratégies de l'Université en termes de mobilité.

L'université est engagée pour la transition et a établi un schéma directeur de durabilité structuré en 4 axes dont mettre en place un campus éco-responsable.

Sur l'université, 43% des émissions de dioxyde de carbone sont liées au déplacement dont domicile-campus.

Pierre de Firmas, Directeur Mobilité Électrique d’Enedis dresse la trajectoire vue par Enedis et expose des chiffres clés sur le transport :

• 30% des émissions de CO₂ sont liés au transport, premier secteur émetteur
• 60 Mteq CO₂ de leviers de réduction à 2030 (vs industrie 35 et bâtiment 30)
• 50% de la croissance de la demande d’électricité en France d’ici 2035 liée à la mobilité électrique

Une voiture électrique émet 75% de moins de CO₂ surtout le cycle de vie par rapport à une voiture essence. À l’usage, un véhicule électrique en France émet 100 g de CO₂ de moins par kilomètre qu’un véhicule essence ou diesel, soit 10 kg de CO₂ évités tous les 100 km parcourus et son coût est de 3 à 4 fois moins cher.

De plus, Pierre de Firmas précise que l’électrification est un vecteur de décarbonation prépondérant de la mobilité lourde y compris sur grande distance.

Dominique Robin, directeur général d'AtmoSud analyse les impacts de l’électromobilité sur l'air, le climat et l'énergie : que dit la boussole d'AtmoSud en région Provence-Alpes-Côte d'Azur ?

La mobilité électrique permet une réduction des émissions de polluants atmosphériques : oxydes d'azote et particules fines PM2.5 & gaz à effet de serre : dioxyde de carbone. C'est donc positif pour l'air, le climat et la santé.

97% des émissions d'oxydes d'azote liées au transport routier sont issues des véhicules diesel sur le territoire du Grand Avignon. Les particules fines PM2.5 sont émises par la resuspension (42%), les phases usures (31%) et à l'échappement (26%). Les véhicules électriques n'émettent pas de particules fines à l'échappement.
De plus, le freinage régénératif utilise le moteur électrique en mode générateur, réduisant fortement l'usage des plaquettes.
De plus, pour réduire les émissions de particules ultrafines, qui pénètrent profondément dans les poumons et peuvent passer dans la circulation sanguine, il est nécessaire de recourir à des véhicules électriques légers.

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Marine Bernard, Déléguée Régionale au sein de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs fait un état des lieux des solutions de décarbonation pour les autocars :

• report modal
• rationaliser les déplacements
• investir dans du matériel décarboné

En 2023, 96.9% des autocars étaient encore au gazole. Quel est l'objectif régional ? En 2028, 100% du parc régional de transport routier de voyageurs se fera au moyen de véhicules à faibles émissions hors diesel (1700 autocars).

L'ambition est forte et aura besoin de soutien, notamment pour répondre à une réalité économique. Actuellement, un autocar électrique coûte 2,5 fois plus qu'un autocar "classique" mais le coût de l'énergie est 4 fois moins cher qu'un autocar diesel.

Nicolas Dourassof, Directeur Général Délégué d'Obornes présente le premier réseau de recharge ultrarapide pour les entreprises.

L'électrification de la mobilité lourde est une réalité. En 2024, 670 camions fonctionnaient à l'électricité. Oreve travaille avec les grands transporteurs nationaux et facilite la transition des professionnels et des territoires vers l'électromobilité. L'objectif pour les constructeurs ? Construite environ 6000 véhicules électriques en 2026.

Les camions ont un autonomie de 400 km, ils ont donc un rayon d'action d'environ 200 km. L'ambition ? Déployer à l'horizon 2030, un réseau national de 260 stations de recharge ultra rapide (jusqu’à 1 MégaW) garantissant des temps de recharge optimisés (45 minutes à 1heure).
 

Olivier Marquet, Directeur de la mobilité durable et inclusive à la ville d'Avignon rappelle que 52% des émissions de gaz à effet de serre dans le Vaucluse sont liées au transport routier dont 30% par les véhicules particuliers. Il est donc important de se tourner vers d'autres formes de mobilité. 

Olivier Marquet présente les actions mises en place par la Ville d'Avignon en faveur de l'électromobilité : 

• des infrastructures de recharge
• l'électrification des véhicules légers de la ville (63%)
• une flotte de vélos électriques et subvention pour ce type de vélos

262 points de recharges de véhicules électriques sont accessibles 24 heures sur 24 sur la ville d'Avignon en 2025. Il reste un enjeu pour la ville : mettre en place des recharges rapides et ultrarapides.