Janvier 2024 – Juin 2025
Partenaire
Pourquoi cette étude ?
En 2022, moins de 500 habitants de la Métropole Aix-Marseille-Provence vivent, dans des lieux où la valeur limite annuelle pour la protection de la santé humaine pour le dioxyde d'azote NO2 est dépassée (40 μg/m3/an). En revanche, 461 000 habitants (24 %) sont exposés à la future Valeur Limite 2030 (20 µg/m3/an). Au regard de ligne directrice de l’OMS (10 μg/m3/an), 70% de la population métropolitaine y est exposée en 2022 (soit 1 332 000 habitants).
Parmi les différentes sources d’émissions de polluants atmosphérique, le transport routier est un secteur majeur de pollution de l’air, notamment sur les axes routiers structurants du réseau métropolitain (autoroutes, routes nationales et départementales à caractéristiques autoroutières) autour desquels les riverains sont fortement exposés.
En 2022, AtmoSud a réalisé une étude en partenariat avec la DREAL PACA pour évaluer l’impact de l’abaissement des vitesses de circulation sur les axes structurants du département des Bouches-du-Rhône. Parmi les scénarios évalués, l’abaissement des vitesses de 20 km/h sur les portions autoroutières considérées aurait pour impact une réduction des émissions d’oxydes d’azote comprise entre 13 et 36% supplémentaire par rapport au fil de l’eau, c’est-à-dire sans action spécifique, à l’horizon 2025. Plusieurs facteurs expliquent ces différences d’impact avec notamment le nombre de véhicules passant sur l’axe et l’évolution attendue à l’horizon 2025 propre à chaque tronçon, le taux de poids lourds et la vitesse maximale autorisée initiale.
L’abaissement des vitesses de circulation constitue donc un levier permettant la réduction des émissions polluantes. L’enjeu principal de ces actions est l’amélioration de la qualité de l’air autour des portions routières et ainsi la réduction du nombre d’habitants exposés dans ces zones ayant des valeurs de concentrations parmi les plus importantes.
Depuis le 1er trimestre 2024, la Direction Interdépartemental des Routes Méditerranée a limité la vitesse de circulation sur les autoroutes aux différentes entrées de Marseille.
Une expérimentation d’abaissement des limitations de vitesse sur les autoroutes aux différentes entrées de Marseille a été engagée par la DIRMED depuis le 1er trimestre 2024. La durée de cette expérimentation n’est pas encore définie. Depuis mi-février 2024, plusieurs tronçons des autoroutes A7, A50 et A55 sont passés d’une vitesse limite de 110 km/h à 90 km/h, ou de 90 km/h à 70 km/h.
Moyens mis en œuvre : campagne de mesure en 3 phases
AtmoSud accompagne la DIRMED concernant la qualité de l’air. Dans le cadre de cette réduction de vitesse, AtmoSud a mis en place une surveillance des concentrations en dioxyde d’azote (NO2), traceur du trafic routier, en plusieurs points du territoire, pour évaluer l’impact sur la qualité de l’air.
La stratégie de l’étude sur la qualité de l’air consiste à réaliser trois campagnes de mesures :
- Une campagne hivernale en janvier 2024 pour constituer un état de référence avant l’expérimentation de limitation ;
- Une campagne estivale en juin 2024, pendant l’expérimentation.
Ces deux premières campagnes permettent d’obtenir des valeurs moyennes annuelles de concentrations de pollution, comparables aux valeurs réglementaires, et font l’objet d'un rapport. - Une campagne hivernale en 2025, toujours durant l’expérimentation. Elle permettra d’avoir des mesures de concentration sur une même saison, avant et pendant l’expérimentation et estimer ainsi l’impact de la réduction des vitesses.
Des capteurs passifs mesurant le NO2 sont répartis sur 31 sites de mesure, couvrant ainsi les quatre zones concernées par la réduction des vitesses sur le réseau routier. L’intérêt de cette répartition est multiple :
- Mesurer directement l’impact de la réduction des vitesses sur les autoroutes ;
- Estimer le gradient de diminution des concentrations selon l’éloignement de l’axe routier ;
- Mesurer les concentrations de fond auxquelles les habitants peuvent être exposés.
