Du 26 juillet 2021 au 31 décembre 2025
Site arboricole dans le Vaucluse
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Pourquoi cette étude ?
En 2018 a eu lieu la première campagne nationale d'évaluation des pesticides (CNEP), pilotée par l'ANSES, l'INERIS et la fédération Atmo France qui visait à améliorer les connaissances sur les pesticides présents dans l'air ambiant et de fait mieux connaître l'exposition de la population sur le territoire national. Définir une stratégie nationale de surveillance des pesticides était à terme l’objectif final et au vu des résultats présentés en juillet 2020, le Ministère de la Transition Ecologique, le LCSQA et Atmo France ont souhaité une reconduction d’une partie de ces mesures, via un suivi national des pesticides. Cette nouvelle phase concerne encore la région Sud.
Les moyens mis en œuvre
Le site en Provence-Alpes-Côte d’Azur est un site arboricole dans le Vaucluse. Les prélèvements hebdomadaires de pesticides en air ambiant sont réalisés selon un planning adapté aux périodes de traitements. Les 72 substances ciblées sont les mêmes que celles recherchées pour la CNEP (campagne nationale d’évaluation des pesticides) et priorisées par l’Anses sur la base de leurs caractéristiques de danger et de critères d’utilisation, d’émission et de persistance dans l’air. Elles se réparties entre 22 fongicides, 23 insecticides et 27 herbicides.
Ce dispositif de surveillance est déployé chaque année, avec 26 prélèvements en cohérence avec les périodes de traitement. Ainsi la fréquence de mesure est plus élevée lors de l'intensification des traitements, mars à novembre.

Les résultats 2021-2023
Un tiers des substances recherchées est retrouvée. Une vingtaine de pesticides est quantifiée et une douzaine est uniquement détectée, à savoir est présente en quantité insuffisante pour être mesurée.
Les substances retrouvées sont essentiellement des fongicides et correspondent dans l’ensemble au profil arboricole du site de mesure.
D’un point de vue saisonnalité, les fongicides (F) sont plus présents au printemps, les insecticides (I) en été et les herbicides (H) sont plus nombreux en automne.
Certaines substances retrouvées en région présentent un intérêt particulier en raison de :
- leur fréquence élevée comme le pyriméthanil (F), le lindane (I) et la pendiméthaline (H) relevés chaque année.
- leur toxicité comme le folpel (F), la perméthrine (I), le s-métolachlore (H) ou la lambda-cyhalothrine (I).
- leurs concentrations importantes, souvent associées à une unique occurrence tel le prosulfocarbe (H) et le chlorpyriphos-méthyl (I).
Parmi ces substances spécifiques, quatre sont interdites d’utilisation : le chlorpyriphos-méthyl, le lindane, la perméthrine et le s-métolachlore. Leur présence peut être liée soit à une forte persistance dans l’environnement (lindane) soit un usage encore possible (s-métolachlore).
De 2012 à 2017, la surveillance des résidus de pesticides en PACA a été menée sur le site des Vignères, qui dispose donc d’un historique conséquent pour établir une tendance. Cependant, le protocole de mesures et la liste des substances recherchées ont évolué depuis 2012 et toutes les substances n'ont pas un historique aussi important. La tendance depuis 2012 est évaluée pour 38 pesticides dont 13 fongicides, 10 insecticides et 15 herbicides.
En 10 ans, 23 substances ne sont plus quantifiées et parmi les 15 encore présentes, 5 voient leur concentrations diminuer. Parmi elles, la pendiméthaline et le lindane, qui font partie des substances majoritaires en France, et le folpel, fongicide spécifique aux régions viticoles pour lequel la région Sud est l’une des moins exposées.
10 substances ont des concentrations qui tendent à augmenter, comme la lambda-cyhalothrine, essentiellement observée dans les régions au sud de la France, mais certaines comme le pyriméthanil, le chlorpyriphos-méthyl et la cyperméthrine, ont une faible fréquence d'apparition.