Étude exploratoire des particules ultrafines à l'aéroport de Nice

Vignette
vue aérienne de l'aéroport de Nice

Publié le 1 janvier 2020

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Du 1 janvier 2020 au 15 octobre 2020

Aéroport Nice Côte d'Azur

 

Partenaire :

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Pourquoi cette étude ?

La qualité de l'air à l'aéroport de Nice est surveillée en continu par la station d'AtmoSud installée dans l’enceinte de l’aéroport proche du terminal 2, le long du Var. Cette station suit en continu, depuis 2005, les niveaux de 3 polluants réglementés que sont l’ozone, les oxydes d’azote et les particules de diamètre inférieur à 10 microns. En 2017, la mesure sur ce site s’est élargie aux particules de diamètre inférieur à 2,5 microns, dont l’impact sanitaire est plus grand.

Malgré de nombreuses études sur les aéroports, la surveillance des polluants dits classiques ne répond pas totalement à la problématique, en raison de la multiplicité de sources communes à proximité des plateformes aéroportuaires. Les résultats pour les oxydes d’azote montrent d'ailleurs une prédominance du secteur routier rendant difficile la distinction de la part « avion » sur ce polluant. Ainsi au fil des années, la surveillance s’est-elle orientée davantage vers les particules. Désormais, bien que la réglementation ne l’oblige pas encore, l’intérêt se porte sur les Particules Ultrafines (PUF) et leur composition : PM1, nombre de particules, carbone suie.

C’est dans ce contexte d’amélioration des connaissances qu’AtmoSud, toujours en partenariat avec la SAACA, gestionnaire des Aéroports de la Côte d’Azur, a installé un compteur de particules à la station de l’aéroport. Depuis janvier 2020, cet analyseur mesure en continu le nombre de particules comprises entre 7 nm et 5 µm, soit les très petites particules. L’objectif de cette étude est d’évaluer le nombre de particules autour d’un aéroport, dont les émissions de polluants sont à la fois continuelles liées au fonctionnement d’une plateforme aéroportuaire (commerces, emplois associés et déplacement des salariés) et très ponctuelles, associées aux mouvements d’avions et les activités induites (déplacements des voyageurs).
 

Les moyens mis en œuvre

Un compteur de particules ultra fines a été installé au sein de la station permanente pour évaluer le nombre de particules comprises entre 7 nm et 5 µm.

Que peut-on en retenir ?

Analyse des puf à l'aéroport de Nice

Cette étude de quelques mois a été perturbée par la crise sanitaire mondiale du COVID-19 qui a conduit à la mise en place d’un confinement généralisé de la population entre le 17 mars à midi et le 10 mai 2020 minuit. Dès lors la limitation des déplacements s’est appliquée pour tous les transports, aussi bien routier que ferroviaire, maritime et aérien. Malgré son fonctionnement en effectif réduit, l’aéroport Nice Côte d’Azur est resté ouvert à la circulation aérienne (vols commerciaux, vols d’Etat, vols sanitaires, vols déroutés, …), après avoir regroupé toutes les opérations aériennes au terminal 2. Le trafic aérien a réellement « repris » à partir du 15 juin 2020 avec un doublement du nombre de mouvements sur le terminal T2. En revanche le terminal T1 devrait rester fermé jusqu’à mars 2022.

Ainsi à la baisse de la circulation urbaine s’est ajoutée une forte diminution du nombre de mouvements d’avions (- 91 %). L’impact estimé du confinement sur le nombre de particules (7 nm - 5 µm) est moindre avec une baisse moyenne de 60 %.

Les conditions météorologiques jouent un rôle important sur les niveaux de particules mesurés. Ainsi, les données issues de la station Météo France de l’Aéroport mettent en évidence deux directions privilégiées : le Nord-Nord-Ouest, régime majoritaire, traduisant l’activité « urbaine » et l’Est, qui souligne l’influence des activités spécifiques de l’aéroport. Les niveaux les plus élevés en nombre de particules ultra fines (7 nm – 5 µm) sont enregistrées par vents d’Est, quelle que soit la vitesse considérée. Sous ce régime, les concentrations pendant le confinement sont faibles, alors qu’elles augmentent progressivement à partir du 15 juin, date de reprise d’activité de l’aéroport. Il apparait clairement une influence de l’activité de l’aéroport sur le nombre de particules ultrafines.

La comparaison du nombre des particules ultra fines avec celui des mouvements d’avions, information fournie par les services de la SAACA a montré des évolutions comparables. Malgré ce lien apparent, il n’existe pas de façon systématique, une relation linéaire entre le nombre de particules mesuré et le nombre de mouvements d’avions, certaines hausses apparaissant alors qu’il n’y a pas beaucoup d’avions et inversement. La recherche de corrélation supplémentaire sur des données horaires en période hors confinement, selon le régime de vent, le terminal ou le sens n’est pas plus probante. Ainsi, il apparait clairement une influence de l’activité de l’aéroport sur le nombre de particules ultrafines mais les mouvements d’avions (décollage/atterrissage) seuls ne suffisent pas à expliquer l’évolution du nombre de particules ultrafines et à en être à l’origine. D’autres paramètres entrent en jeu, qu’ils soient liés aux aéronefs (motorisation) ou aux autres activités associées au fonctionnement de l’aéroport.

L’impact du confinement n’est pas aussi marqué sur les concentrations en masse des particules (PM10 notamment), en raison de leurs sources multiples. La comparaison du nombre de particules ultrafines et de la concentration en masse des particules (PM10 et PM2,5) n’a pas montré de relation explicite entre ces deux paramètres. Aucune direction de vent ne ressort pour les niveaux les plus élevés de PM10(le lien est externe) ou PM2,5 excluant toute corrélation directe avec l’activité de l’aéroport. La mesure en masse ne semble donc pas un bon indicateur pour identifier la part de l’activité aéroportuaire.

En savoir plus, contactez :

Mme Florence PERON

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Titre
Rapport campagne aeroport Nice (2020)
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