Un été de sécheresse et d'incendie, bilan 2022

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Publié le 6 octobre 2022

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L'été 2022 a été particulièrement sec, accompagné de très fortes température. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur a été classée en zone à risque "très fort" pour la sécheresse (source : BRGM) et a connu plusieurs incendies de grande envergure dans la région, dont un à Graveson avec 177 ha de forêt brûlés dans les Bouches-du-Rhône.

AtmoSud vous propose un retour sur les conséquences de ces incendies sur la qualité de l'air.

Incendie et pollution de l'air

Lors d'un incendie comme lors de toute combustion de nombreux polluants sont émis et vont se retrouver dans l'atmosphère. Les concentrations les plus fortes vont se trouver à proximité directe mais les panaches de fumée peuvent transporter les polluants sur de grandes distances.

Les principaux polluants émis dans l'atmosphère lors d'un incendie sont :

  • dioxyde de soufre SO2
  • oxydes d'azote NOx
  • composés organiques non volatils COVNM
  • monoxyde de carbone CO
  • particules fines PM (TSP, PM10, PM2.5, PM1) (80-90% des PM10 émises sont des PM2.5)
  • hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP
  • éventuellement dioxines et furanes PCDD-F en cas de présence de chlorés (intrants agricoles principalement)
  • gaz à effet de serre : dioxyde de carbone CO2, méthane CH4, protoxyde d'azote N2O.

Les différentes phases du feu vont émettre les composés dans des proportions différentes. Les NOx seront principalement émis lorsque le feu est le plus fort. HAP, CO et COV, notamment, seront plus émis lorsque le feu ralentit et que la température baisse (combustion moins complète).

À titre d’exemple, l’incendie de l’été dernier de Gonfaron a brûlé environ 7 000 hectares de forêt. Les émissions de CO2 associées s'élèvent à 325 ktonnes, soit l'équivalent des émissions annuelles d’une ville comme Avignon (Source AtmoSud – inventaire v7.1).

Zoom sur l’impact de l’incendie de Graveson sur la qualité de l’air

L’incendie a débuté le 14 juillet vers 16h. AtmoSud dispose de stations de mesure permanentes destinées à suivre l’évolution des polluants réglementés. Les stations les plus proches de l’incendie se situent à Avignon et peuvent détecter des augmentations de polluants notamment lorsqu’elles sont sous le vent du panache de fumées, soit en flux de sud-sud-ouest.

Du 13 au 23 juillet, une hausse du taux journalier de particules est enregistrée, notamment les 14 et 15 juillet sur les sites d’Avignon et le 15 juillet sur le site d’Arles.

évolution données PM à Avignon et Arles - 14 et 15 juillet 2022

On observe clairement l'impact de l'incendie : les pics observés après les périodes de vent de sud-sud-ouest le 14 juillet surviennent en vent de Nord, rabattant ainsi les fumées. C’est également le cas pour le pic du 15 juillet en Arles.

Incendies et changement climatique

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En Provence-Alpes-Côte d'Azur, le changement climatique fait craindre une multiplication des incendies : "La conjonction chaleur et sécheresse produit des incendies de plus en plus difficiles à arrêter. Avec ces conditions climatiques, les grands arbres et la végétation au sol meurent ou dépérissent et produisent de la biomasse sèche. Avec cette végétation sèche accumulée, particulièrement combustible et inflammable, les incendies vont plus vite et brûlent plus fort." Michel Vennetier, ingénieur chercheur à l’IRSTEA (L'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture, devenu INRAE).
Plus d'infos sur le site de la Région Sud.

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évolution de la surface brûlée en hectare en Région PACA

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