Les principales sources de pollution sont présentes à l’ouest, dans la vallée du Rhône où les zones urbanisées, les axes routiers et les activités industrielles sont concentrées. Le bassin de vie d’Avignon se situe dans cette partie du territoire, et la majorité de la population y réside. À l’est, le territoire comporte de vastes espaces naturels avec de faibles émissions de polluants. Les secteurs agricoles et résidentiels y sont les principales sources de pollution.
Un territoire divisé en deux zones à la qualité de l'air différente
Chiffres-clés
Quelques précisions sur ces chiffres
- L'Organisation Mondiale de la Santé définit des lignes directrices relatives à la qualité de l'air qui sont périodiquement mises à jour. L'OMS évalue les effets de la pollution atmosphérique sur la santé et définit des valeurs seuils à ne pas dépasser pour chaque polluant pour préserver la santé de chacun.
- AtmoSud développe depuis 2003 des inventaires territoriaux d’émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre. Les inventaires permettent de cartographier la qualité de l’air et de caractériser au mieux les sources de pollution (trafic routier, industries, secteur tertiaire etc…) sur l’ensemble de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Cartes annuelles
L’exposition annuelle de la population aux polluants atmosphériques est représentée par le nouvel indicateur ICAIR365. Il remplace à partir de 2022 l'ancien Indice Synthétique de l'Air (ISA). Ce nouvel indicateur se base sur les nouvelles Lignes Directrices OMS de 2021. Il intègre les PM2.5 en plus des PM10, du NO₂ et de l’O₃. La méthode de calcul a été ajustée pour exprimer un « équivalent nombre de lignes directrices dépassées » : par exemple, une valeur de 3 peut signifier que les concentrations d’ozone et de PM2.5 sont chacune à 1.5 fois leurs lignes directrices respectives ou que les concentrations en ozone, en PM2.5 et en NO₂ sont chacune au niveau de leurs lignes directrices respectives. Petite précision : pour éviter les doubles comptes, seule la valeur maximale entre les PM10 et les PM2.5 est prise en compte (après normalisation par leur LD respectives).
La qualité de l’air s’améliore dans le Vaucluse depuis plusieurs années. Malgré cette tendance, en 2020, toute la population du territoire réside dans une zone dépassant la ligne directrice de l’OMS (Nouvelle LD OMS 2021) pour les particules fines PM2.5. La population la plus concernée réside le long des axes routiers structurants et dans les zones urbaines denses à l'ouest du territoire. L'intégralité du territoire est toutefois concernée par une pollution estivale à l'ozone.
L’ouest du Vaucluse concentre les habitations humaines, les flux routiers et les industries, principales sources de pollution sur cette partie du département, et engendre une accumulation des polluants dans les grandes agglomérations (Orange, Carpentras, Avignon) et de manière plus large tout le long du couloir Rhodanien. A l’Est, les chauffages au bois et les brulages de déchets verts (bien qu’interdits) du secteur résidentiel et les activités agricoles sont les principales sources d’une pollution de l’air moins marquée. L’ozone, lui, impacte l’intégralité du département en été, provenant pour partie des sources locales et pour partie de la zone de l’étang de Berre dans les Bouches-du-Rhône.
Populations exposées au dépassement
L'OMS a annoncé fin septembre de nouveaux seuils relatifs à la qualité de l'air pour protéger la santé des populations. Sur cette nouvelle base, et malgré l'amélioration de la qualité de l'air ces dernières années, toute la population de la région est concernée par le dépassement d'au moins une ligne directrice de l'OMS (principalement pour les PM2.5).
En ce qui concerne la valeur limite réglementaire pour le NO2, la tendance des populations exposées est en nette baisse alors que pour la valeur cible pour l'O3, cela dépend des années.
A noter: 2020 est une année particulière. En effet, la crise sanitaire a entraîné une réduction des activités qui a favorisé une amélioration de la qualité de l'air et une diminution significative des populations exposées à la pollution.
Concentrations annuelles aux stations de mesure
La qualité de l’air s’améliore pour la plupart des polluants dans le Vaucluse, comme au niveau régional et national. Les améliorations technologiques dans les transports et l’industrie contribuent majoritairement à l’amélioration de la qualité de l’air depuis plusieurs décennies.
L’ozone est le seul polluant qui montre une stagnation de ses niveaux de pollution, ne permettant pas de diminuer la pollution chronique. Une amélioration de la pollution de pointe (épisodes) est toutefois constatée.
Dans le Vaucluse, depuis 2000, les niveaux de dioxyde d'azote ont baissé de 50 % et les niveaux de particules fines d'environ 40 %.
Des stations de mesure pour informer, prévoir et agir 24h/24, 7j/7.
AtmoSud déploie sur le territoire du Vaucluse un dispositif de surveillance continue de l’air composé de de 9 analyseurs répartis sur 5 stations de mesures fixes, 2 stations urbaines à Avignon, et 3 stations péri-urbaines au Pontet, à Carpentras et à Apt. Ce matériel permet de mesurer le niveau en particules fines (PM10), en ozone (O3) et en oxydes d’azote (NOx). Des campagnes temporaires, notamment pour la mesure des pesticides, viennent également compléter les connaissances.
Consulter l’ensemble des stations de surveillance du Vaucluse
Émissions des principaux secteurs d'activité sur le département
(*) Dernière année d'inventaire disponible : 2019
Les principaux émetteurs du territoire sont le transport routier et le secteur résidentiel, devant l’industrie.
En 2019, les émissions de particules fines issues de l’agriculture dans le Vaucluse représentent 12% des émissions régionales du secteur, faisant du territoire le second plus gros émetteur de la région après les Bouches-du-Rhône.
Les actions
Le Vaucluse dispose d’enjeux plus locaux tels que :
- Les pesticides notamment en secteur rural
- La gestion des nuisances à proximité des centres d’enfouissement et de compostage
- Le brûlage des déchets verts dans les zones périurbaines et rurales
Les choix en matière d’urbanisme, de déplacements, d’énergie, d’agriculture et de gestion des déchets ont un impact sur les émissions et concentrations de polluants et de GES.
Pour améliorer durablement la qualité de l’air, différentes mesures sont mises en œuvre à l’échelle du département :
Un plan de protection de l'atmosphère
Le Préfet du Vaucluse a mis en place depuis 2013 un plan d’actions réglementaire adapté au contexte local afin d’améliorer la qualité de l’air pour contenir la pollution en deçà des seuils réglementaires.
Les actions inscrites dans le plan de protection de l’atmosphère concernent tous les secteurs émetteurs de polluants atmosphériques.
Des actions dans les écoles
Le Grand Avignon, en partenariat avec AtmoSud, a proposé en 2018/2020 :
- Des kits de mesure de la qualité de l’air intérieur par autodiagnostic
10 écoles
- Une sensibilisation des enfants des classes de primaire, en partenariat avec la Maison de la Météo et du Climat des Alpes du Sud (MMCA)
576 élèves sensibilisés
- La formation et la sensibilisation des personnels techniques, en partenariat avec France Nature Environnement Vaucluse (FNE84)
95 personnes sensibilisées
Des actions pour limiter les transports routiers
La préfecture du Vaucluse peut aujourd'hui mettre en place des mesures d'urgence lors des épisodes de pollution, limitant la circulation des véhicules les plus polluants dans l'agglomération d'Avignon. Une première mise en place a lieu à l'été 2019.
Pour réduire l'impact des transports sur la qualité de l'air, l'agglomération avignonnaise porte des réflexions et engage des projets par la mise en œuvre des actions du plan de déplacements urbains (PDU) adopté le 12 décembre 2016.