Inventaire annuel Air-Climat-Energie : la consommation régionale d'énergie

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énergies renouvelables

Publié le 21 octobre 2024

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Quel bilan dresser en matière de consommation d’énergie en Provence-Alpes-Côte d’Azur ? Au global et sur ses différents territoires ? Quelles évolutions constater sur dix ans ?

Comme chaque année, AtmoSud vous présente son inventaire annuel géolocalisé « Air-Climat-Energie »*. Des données consultables et téléchargeables sur notre application CIGALE qui dressent le triple bilan de la consommation et de la production d’énergie, des émissions de polluants atmosphériques, et des émissions de gaz à effet de serre dans la septième région de France. Un inventaire que nous avons choisi de vous présenter sous la forme d’une série en cinq volets, pour mieux en cerner les enjeux.

* Inventaire octobre 2024 sur l’année 2022. Ensemble des données actualisées par année depuis 2007.

Volet 1 : Consommation d’énergie en Provence-Alpes-Côte d'Azur

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De quoi parle-t-on ?

De la consommation d’énergie finale, soit, l’énergie directement livrée à l’utilisateur, après transformations et pertes.

Il s’agit en réalité de la somme de deux types de consommation :

  • la consommation finale énergétique, qui englobe les consommations pour couvrir les besoins en chaleur ou en électricité, comme la consommation d’électricité chez l’habitant. Cette consommation finale énergétique est l’indicateur à suivre pour évaluer la demande énergétique d’un territoire.
  • la consommation finale non énergétique, qui correspond à la consommation de combustibles pour répondre à d’autres fins que la production de chaleur ou d’électricité proprement dite. Elle renferme la production de matières premières et l’exploitation des propriétés physiques de celles-ci. Globalement, la consommation finale non énergétique est celle utilisée dans les processus industriels (fabrication de plastique, de bitume, de solvants, etc.)

La consommation d’énergie, un enjeu climatique et sanitaire majeur

→  En Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, comme sur l’ensemble de l’Hexagone, 2/3 des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) sont liées à la consommation d’énergie, le 1/3 restant, aux émissions relevant pour l’essentiel de la gestion des déchets, de l’exploitation agricole et des procédés industriels. Ces GES contribuent massivement au changement climatique, en renforçant le phénomène d’effet de serre.

→ Ce ratio relatif aux GES est quasiment identique quand on se penche sur les émissions de particules fines (aérosols) de type PM2.5. Des particules particulièrement nocives pour la santé respiratoire et cardiovasculaire que l’on retrouve dans l’air extérieur et intérieur du fait des activités humaines, mais aussi suite à des phénomènes naturels tels que les feux de forêt ou les éruptions volcaniques :

63% des émissions de PM2.5 émises dans l’atmosphère sont directement associée à une consommation d’énergie issue d’un combustible, quand 37% des émissions de PM2.5 sont issus de procédés relevant de consommations finales non énergétiques, à l’image, par exemple, de l’usure des équipement de voiture.

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Bon à savoir
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L’inventaire d’AtmoSud propose une information détaillée par type d’énergie qui recense plus de 70 catégories de combustibles, allant des combustibles usuels (essence, biocarburants, gaz naturel…) à des combustibles moins communs tels que les gaz de cokerie, les pneumatiques, ou encore les schistes bitumeux.

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Réduire la consommation énergétique des pays et des régions est donc un enjeu capital pour les sociétés d’aujourd’hui et de demain :

  • pour atténuer de façon significative la concentration de GES dans l’atmosphère responsable du réchauffement terrestre
  • pour prévenir et diminuer le nombre de cas de maladies et de décès liés à ces polluants de l’air que sont les particules PM2.5. Selon Santé Publique France, pas moins de 48 000 personnes décèdent chaque année des suites de leur nocivité, ce qui représente 9 % de la mortalité en France.

L'équation vertueuse

Réduction des polluants atmosphériques = réduction des maladies respiratoires, cardiovasculaires, des cancers et du nombre de décès dus à la pollution = limitation des émissions de gaz à effets de serre = atténuation du changement climatique

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Diminution de la consommation d’énergie en Provence-Alpes-Côte d’Azur : un retard conséquent

Conformément à son Plan climat et aux objectifs « trajectoire zéro carbone » de son Schéma Régional d'Aménagement, de Développement Durable et d'Egalité des Territoires (SRADDET) pour 2050, la Région Sud ambitionne de réduire de 30% la consommation d'énergie finale du territoire, et de 50% la consommation d'énergie primaire régionale par rapport à leur niveau de 2012. Avec l’atteinte d’un pallier significatif de -15%  à l’horizon 2030. La volonté est de couvrir 100% des besoins énergétiques de la région grâce aux énergies renouvelables (EnR).

Or, les données fournies par notre inventaire démontrent que la consommation d’énergie en région Provence-Alpes-Côte d'Azur n’a diminué que de 1% depuis 2012. Pour honorer son objectif de -15% en 2030, il faudrait donc que la consommation énergétique de la région Provence Alpes-Côte d’Azur recule de 14% au cours des six prochaines années.

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conso énergie finale secteur 2022
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conso énergie finale secteur 2012
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Notre analyse

En dix ans, la consommation d’énergie finale en région Provence-Alpes-Côte d'Azur a légèrement diminué dans les secteurs du transport routier (-3%) et de façon plus marquée dans le secteur résidentiel (-14%, en lien avec les politiques de rénovation et de sobriété énergétique). A l'inverse, elle a augmenté dans l’industrie (+10%) et le maritime (+11%), principalement du fait des dynamiques économiques. Dans les autres secteurs, l’évolution est quasiment stationnaire (réductions énergétiques peu significatives).

  • Cette faible baisse globale de la consommation finale d’énergie en région Provence-Alpes-Côte d'Azur se traduit dans des proportions quasiment similaires sur ses différents territoires (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Hautes-Alpes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse).
  • La consommation énergétique diminuant peu, une attention plus particulière doit être apportée à son mode de production. Dans une optique de préservation de la santé du vivant, il est d’autant plus nécessaire que l’énergie produite au niveau régional soit de moins en moins carbonée et polluante. Nous y revenons de façon plus détaillée dans le volet de notre inventaire consacré à l’évolution des filières de production énergétique en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
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Evolution énergétique d'envergure attendue sur la zone industrielle de Fos-sur-Mer
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AtmoSud porte une attention particulière sur l’arrondissement d’Istres (territoire directement consultable sur notre plateforme CIGALE) où s’étend la Zone Industrialo-Portuaire de Fos-sur-Mer, fief de 10 000 hectares d’usines de chimie, de pétrochimie et d’acier. L’activité globale de cette ZIP représente actuellement 20% des émissions industrielles de GES de la France. A elle seule, elle englouti aujourd’hui 82% de la consommation d’énergie finale de l’arrondissement.

Le vaste plan de décarbonation prévu pour que la ZIP de Fos devienne l’une des premières Zones industrielles bas carbone (Zibac) de France en 2030 devrait changer la donne : parallèlement à une réduction de moitié de ses émissions de GES, l’activité de la zone prévoit de reposer sur une consommation énergétique "plus propre" en s’appuyant sur un mix énergétique qui laisse une place importante aux EnR : hydrogène, biomasse, chaleur, CO2 et électricité.

Si le futur fonctionnement de la ZIP ne présage pas forcément une baisse de sa consommation énergétique, tout au moins cette consommation d’énergie devrait-elle être plus respectueuse de l’environnement. Un projet d’envergure qu’AtmoSud suivra avec beaucoup d’attention pour s’assurer que cette préservation environnementale et climatique s’accompagne d’une amélioration de la qualité de l’air pour les riverains.

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Répartition des sources d’énergie consommées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur

En comparaison à la consommation énergétique finale de l’Hexagone en 2022, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur reste majoritairement tributaire des énergies fossiles, plaçant en tête les produits pétroliers (38% vs 28,1% au niveau national). Suivent le Gaz naturel (22% vs 15,8%), l’électricité (21% vs 40% au niveau national où elle représente la première source d’énergie consommée), les autres énergies non renouvelables (11% et 5%) et le bois-énergie (3%). La consommation d’énergie issue du renouvelable ne représente que 10% en région Sud, quand elle atteint 13% pour l’ensemble de l’Hexagone. Les efforts à fournir pour que la région honore les objectifs de son STRADDET aux horizons 2030-2050 restent donc considérables.

Source : statistiques.developpement-durable.gouv.fr

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conso finale par energie 2022
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Zoom territorial

Métropole Toulon Provence Méditerranée

Emmanuel Droz-Vincent, Animateur Plan Climat-Air-Energie Territorial (PCAET) de la Métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM).

 

En quoi les données publiées dans les inventaires annuels d’AtmoSud sont-elles utiles à votre collectivité ?

Emmanuel Droz-Vincent : C’est un outil indispensable sur lequel nous nous appuyons pour mettre à jour les données de production et de consommation d’énergie présentées dans notre rapport de développement durable (DD) et pour ajuster le Plan Climat-Air-Energie de la collectivité.

Quelles sont les actions menées par Toulon Provence Méditerranée pour réduire la consommation d’énergie en matière de mobilité sur son territoire où le transport routier représentant 58% de la consommation énergétique ?

E.D-V. : Nous agissons sur plusieurs axes. L’électrification des trois quais du terminal Toulon Côte d’Azur, qui repose sur un « mix énergétique » et une technologie « smart grid », avec l’ambition, à termes, de réduire de 80% les émissions de particules fines durant les escales de longue durée. En parallèle, nous développons notre réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques en maillant les 28 bornes existantes entre elles et en augmentant leur nombre. Nous procédons également au renforcement de l’aménagement d’itinéraires cyclables, qui a doublé depuis 2006 : en décembre 2023, le territoire métropolitain TPM comptabilisait 328 km de pistes cyclables. Pour encourager ce mode de mobilité douce, la collectivité déploie un dispositif d’aide à l’achat de vélo à assistance électrique (VAE) à hauteur de 25% du prix d’achat et pour un montant maximal de 250 € pour un vélo neuf. Nous avons aussi mis en place des séances d’apprentissage vélo et de remise en selle sur VAE à la Maison de la mobilité de Toulon.

Quels sont vos projets à venir pour renforcer votre politique de réduction énergétique ?

E.D-V. : Pour répondre à la réglementation, nous définissons une stratégie en matière de transition énergétiques en nous fixant des objectifs pour les échéances 2030 et 2050. Les actions à venir sont en cours de validation. Les points principaux portent sur l’augmentation de la production d’énergie renouvelable, en particulier pour répondre aux objectifs fixés dans notre SRADDET. Les deux filières les plus structurantes sur le territoire de la métropole TPM sont le solaire photovoltaïque et l’exploitation du réseau de chaleur.


 

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Retrouvez l’inventaire de la consommation énergétique finale sur nos autres territoires ici

CIGALE présente les données « Air-Climat-Energie » pour la région Provence-Alpes- Côte d’Azur, ses départements, toutes ses Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI). Les communes des EPCI adhérentes d’AtmoSud peuvent visualiser ces données sous forme graphique.

Plusieurs ressources sont mises à disposition pour comprendre comment sont calculées les données disponibles en base et présentées sur CIGALE. Consultez Note méthodologique d'élaboration de l'inventaire régional des consommations et productions d'énergies en Provence Alpes Côte d'Azur

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