De quoi parle-t-on ?
Les polluants de l’air sont un ensemble de gaz et de particules en suspension présents dans l’air intérieur ou extérieur, dont les niveaux de concentration varient en fonction des émissions et des conditions météorologiques. Leur particularité est d’être nuisibles à la santé humaine, animale et végétale, aux écosystèmes, mais aussi d’influer les changements climatiques et/ou de provoquer des nuisances olfactives excessives.
Les polluants atmosphériques présentés sur notre plateforme CIGALE sont les suivants :
- Les particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10)
- les particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5)
- les oxydes d’azotes (NOx)
- le dioxyde de soufre (SO2)
- Les composés organiques volatils non méthaniques (COVNM)
- l’ammoniac (NH3)
- le monoxyde de carbone (CO)
Les polluants de l’air extérieur peuvent provenir de sources naturelles (pollens, poussières du désert, poussières et gaz rejetés par les volcans lors d’éruptions ou en cas de feux de forêt…) ou résulter de l’activité humaine. D’origine anthropique, ces polluants sont dits primaires quand ils sont liés à des sources de pollution directes (trafic routier, cheminées d’usine ou de logements, agriculture...). Il s'agit par exemple des oxydes d’azote (NOx), du dioxyde de soufre (SO2), des composés organiques volatiles (COV), des hydrocarbures et de certains métaux (plomb, cadmium…).
On qualifie les polluants de l’air extérieur de secondaires quand ils sont le résultat de réactions physico-chimiques entre polluants dans l’atmosphère. C'est notamment le cas de l’ozone. A noter que le dioxyde d’azote et les particules fines et ultrafines peuvent être primaires ou secondaires.
Les particules fines en suspension dans l’air PM10 et PM2.5 (Particulate Matter, soit "matière particulaire") aussi appelées aérosols, sont classées suivant leur taille comme des poupées russes : les PM10 comprennent les PM2.5, qui renferment elles-mêmes les particules ultrafines (inférieures à 0.1µm)
Lire notre article : Les principaux polluants
Comme l’impact de la toxicité des particules en suspension sur la santé et l’environnement est essentiellement dû aux particules de diamètre inférieur à 10 µm, soit les plus petites, nous avons choisi de consacrer le quatrième volet de notre dernier inventaire annuel « Air-Climat-Energie » à la présence de PM2.5 dans l’atmosphère sur le territoire Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les PM2.5, un enjeu de santé publique et environnementale
En 2020, toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur dépassait les nouveaux seuils fixés par l’OMS pour l’ozone et les PM2.5 dans le cadre de la mise à jour de ses lignes directrices sur la qualité de l’air. Les valeurs de référence pour le PM2.5 sont ainsi passées de 10 μg/m3 à 5 μg/m3 en moyenne annuelle dans le but de protéger la santé des populations et de réduire les concentrations des polluants atmosphériques qui contribuent aux changements climatiques. Une baisse sur laquelle ne s’est pas alignée la règlementation française à ce jour, qui fixe toujours l’objectif de qualité pour les PM2.5 à une concentration de 10 μg/m³ en moyenne annuelle.
Au vu de l’impact à court et à long terme de ces particules fines sur la santé et l’environnement, l’alignement français sur les valeurs de l’OMS serait pourtant souhaitable : selon Santé Publique France, l'exposition chronique aux PM2.5 contribue à 9 % de la mortalité totale annuelle dans l’Hexagone, soit 40 000 décès prématurés par an (48 000 pour l'ensemble des polluants).
Au niveau européen, ce serait « au moins 253 000 décès survenus en 2021 »* qui seraient imputables à une exposition à une pollution par les particules fines PM2.5 supérieure à la concentration de 5 µg/m3 recommandée par l'OMS. Enfin, à l’échelle mondiale, et selon l’OMS, près de 80 % des décès liés aux PM2.5 pourraient être évités si les niveaux de pollution atmosphérique de la planète étaient ramenés à ceux proposés dans ses dernières directives.
A ce jour, la marche de réduction est encore conséquente au niveau mondial, européen et français : en 2022, 97% des agglomérations de l'Hexagone, dont la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dépassaient ces nouveaux référentiels de l’OMS**.
* Source : Agence européenne pour l’environnement
**Source : statistiques.developpement-durable.gouv.fr
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Les particules fines PM2.5 ont la particularité de pénétrer les poumons en profondeur, au risque d’aggraver des pathologies respiratoires chroniques (asthme, bronchites…) ou de favoriser la survenue d’infarctus du myocarde.