L'incendie qui s'est déclaré tôt ce mardi 31 octobre dans le 14eme arrondissement de Marseille, a conduit à des valeurs inhabituelles en particules fines (PM1, PM2.5 et PM10) sur la station de mesure d'AtmoSud située au Parc Longchamp.
Effectivement, le vent en provenance du Nord-Ouest a dirigé les fumées de l'incendie vers la station urbaine de Marseille Longchamp.
Les analyseurs ont ainsi mesuré des concentrations quart-horaires supérieures à 300 µg/m3 pour l'ensemble des particules. Les moyennes horaires ont atteint respectivement 146 µg/m3, 166 µg/m3 et 178 µg/m3 pour les PM1, PM2.5 et PM10. En moyenne, des valeurs aussi importantes ne sont observées que 6 fois par an dans notre région.
Les particules mesurées ont une taille comprise entre 100 et 300 nm. Plus précisément, les particules entre 100 et 150 nm affichent les concentrations les plus élevées.
Les particules les plus fines sont les plus dangereuses pour la santé humaine car elles pénètrent en profondeur dans l'appareil respiratoire et peuvent se retrouver dans la circulation sanguine, impactant l'ensemble de l'organisme.
La composition de ces particules a pu être identifiée grâce à un analyseur spécifique qui révèle une hausse des concentrations de plusieurs métaux à la même période, dont le chlore, le cuivre et l'aluminium. Ces métaux sont contenus dans l'infrastructure du bâtiment ainsi que dans les plastiques, les papiers et les cartons. Ils ont été libérés dans l'atmosphère lors de l'incendie.
Les valeurs réglementaires pour les métaux lourds sont basées sur des moyennes annuelles afin de rendre compte d'une exposition chronique à ces polluants. Sur la région, ces valeurs sont respectées depuis plusieurs années.
Pour l'ensemble des polluants, les niveaux sont rapidement redescendues à des concentrations habituelles vers 7h du matin.
Il n'a pas été observé de signalement en lien avec cet évènement sur la plateforme Signal'Air.
Les 4 capteurs citoyens installés à la station du parc Longchamp ont également observés ces augmentations de particules. Aucun autre capteurs citoyens de la ville n'a enregistré d'élévation significative des concentrations à ce moment.
En cas de nouvel événement, AtmoSud produira un nouveau bulletin d’information.
En savoir plus sur les particules
Les particules proviennent en majorité de la combustion à des fins énergétiques de différents matériaux (bois, charbon, pétrole) du transport routier (imbrûlés à l’échappement, usure des pièces mécaniques par frottement, des pneumatiques…), d’activités industrielles très diverses (sidérurgie, incinération, chaufferie) et du brûlage de la biomasse (incendie, déchets verts).
Certaines particules sont produites directement dans l’air ambiant sous l’effet de réactions chimiques entre polluants gazeux (COV…). La surveillance réglementaire porte sur des mesures de masse des particules PM10 (diamètre inférieur à 10 µm) et des particules PM2.5 (diamètre inférieur à 2,5 µm). En complément, AtmoSud réalise des comptages de particules, y compris les ultrafines PM1, plus petites qu’une bactérie (diamètre égal ou inférieur à 1 µm).
En savoir plus sur les métaux
Les métaux réglementés sont le Mercure (Hg), l’arsenic (As), le cadmium (Cd), le nickel (Ni) et le plomb (Pb). Les principaux métaux surveillés sont les 5 réglementés auxquels s'ajoutent le chrome (Cr) et le zinc (Zn). Ils proviennent de la combustion des charbons, pétroles, ordures ménagères et de certains procédés industriels (métallurgie des métaux non ferreux notamment).
Vous pouvez :
- Suivre en temps réel les concentrations en polluants de la station "Marseille Longchamp".
- Suivre les mesures des autres stations de référence : https://www.atmosud.org/dataviz/mesures-aux-stations
- Suivre les mesures des microcapteurs de surveillance citoyenne en temps réel : https://openairmap.fr/
- Signaler les nuisances que vous percevez : https://www.signalair.eu/fr/ ou sur smartphone avec l’application SignaAir (A télécharger sur Android et l'App Store)