Publié le 16 septembre 2025
Menée sur la période 2021-2022 par Santé Publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour son volet "prévèlements sur le terrain" , la grande étude nationale PestiRiv vise à évaluer si les riverains de zones viticoles sont plus exposés aux pesticides (insecticides, fongicides, herbicides) que les personnes vivant éloignées de toute culture.
Cette étude (3 350 participants, adultes et enfants) représente une première en prenant en compte :
En tant qu’Association agréée de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) membre de la fédération Atmo France et partenaire de l’étude, AtmoSud a participé à la collecte d’échantillonnages de pesticides dans l’air sur 4 zones implantées dans trois départements de la région Sud :
Les deux premiers sites d’études s’inscrivent en viticulture conventionnelle, quand le site de Cassis est pour partie répertorié en culture biologique.
Bien que la surveillance des résidus de pesticides dans l’air soit une priorité du plan d’action gouvernemental sur les produits phytopharmaceutiques (à lire ici) , aucune valeur réglementaire ne définit encore leur niveau de contamination.
Sur les 39 substances recherchées dans l’air ambiant au niveau national, les pesticides retrouvés sur les 4 sites de la région sud sont majoritairement des fongicides (24 recensés soit 61,5% au total ) en période de traitement comme de non traitement.
À titre de comparaison, au niveau national, les résultats sont proches de ceux observés en région Sud. En période de traitement, on dénombre 22 fongicides sur les 33 substances retrouvées en zones viticoles (soit 66,7 %) et 16 fongicides sur 24 en zones non viticoles (soit 66,7 %). Hors période de traitement, 5 fongicides parmi les 12 substances détectées ont été retrouvés (soit 41,6 %).
Le cuivre et le soufre, substances minérales que l'on retrouve notamment dans la bouillie bordelaise (pesticide) et autorisées de manière controversée en culture biologique, sont présents dans tous les prélèvements (contamination de fond observée au niveau national).
La fréquence d’apparition de ces substances pesticides dans l’air est élevée (détectée dans plus de +50% des échantillons).
A l'échelle nationale, le folpel est le plus souvent détecté en région Sud lors des périodes de traitement. A l'inverse, la région se distincte par une faible détection de certains pesticides, à l'image du cyprodinil (fongicide).
Un pesticide officiellement interdit d'usage, le chlorpyriphos methyl (insecticide) a également été détecté dans l'air sur les 2 sites en viticulture conventionnelle et sur le site éloigné de toute culture (dans 4 à 17% des prélèvements)
Un seul site observé (La Croix Valmer -83-) :
6 substances sont identifiées : les composés du cuivre, le soufre, le folpel, le glyphosate, le fosétyl aluminium et la pendiméthaline. Leur fréquence de détection est faible (< 30 %) excepté pour les substances minérales (cuivre et soufre) en lien avec la contamination de fond.
Si la fréquence d’apparition et les concentrations de ces substances sont globalement plus faibles qu’au niveau national, la région Sud mesure les concentrations maximales pour le soufre et le folpel en période de non traitement.
- un faible nombre de substances pesticides détectées (3 contre 13 à 22 en période d’épandage sur les sites viticoles en culture conventionnelle)
- aucun insecticide et aucun herbicide ne sont détectés
- 3 fongicides détectés (tébuconazole, difénoconazole et le folpel, détecté de manière assez significative que pour être quantifié) qui pourraient provenir d’autres sources d’exposition (culture arboricole, usage domestique mitoyen…)
En période d’épandage, en zone non viticole :
→ 11 substances pesticides ressortent
En période d’épandage, en zone viticole (hors site à dominance bio)
→ entre 13 et 22
A noter : plusieurs pesticides sont communs aux cultures viticoles et au site éloignés des cultures à l'image du folpel ou du fluopyram.
- Par rapport au national, on retrouve moins de pesticides dans l'air en région Sud (entre 13 et 20 vs 24). En revanche, AtmoSud a mesuré des concentrations plus élevées de pesticides par pics dans l'atmosphère lors des périodes de traitement. Conclusion : le recours aux pesticides semble moindre en région Sud que sur l'ensemble du territoire national, mais ponctuellement plus intense.
A noter cependant que l'usage et les concentrations sont très dépendants des conditions météorologiques, qui peuvent varier d'une année à l'autre.
- Peu retrouvé à l'échelle nationale, le lambda cyhalothrine a été détecté dans 21% des prélèvements sur le site de Gigondas dans le Vaucluse. Un insecticide que mesure régulièrement AtmoSud sur son site d'observation des pesticides des Vignères, près de Cavaillon. Ce qui laisse supposer que ce pesticide est plus commun aux usages agricoles du département.
A l’image des résultats obtenus à l’échelle nationale, les observations menées par AtmoSud sur les 4 sites de région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur confirment une exposition plus importante aux pesticides des personnes riveraines vivant à proximité de zones viticoles, particulièrement en période de traitement. Cette exposition peut également provenir d’autres sources que les traitements phytosanitaires agricoles propres aux vignes, par transfert de substances. Le faible nombre de pesticides détectés sur le site viticole implanté sur le territoire majoritairement répertorié en culture biologique démontre que ce type de culture réduit significativement l'exposition aux pesticides en comparaison à la culture conventionnelle, y compris en période de non traitement.
Les pesticides
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