AtmoSud et ses partenaires ont proposé une demi-journée d’échange pour présenter l’état des connaissances des impact des plateformes aéroportuaires sur la qualité de l’air et le climat ainsi que le rôle des différents acteurs. Cet évènement était soutenu par la Région Sud, avec les interventions de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA), le Centre Interdisciplinaire de Nanoscience de Marseille (CINaM) et Air Pays de la Loire.
Retour sur le webinaire du 13 octobre 2023
Ce vendredi 13 octobre, AtmoSud organisait un webinaire pour présenter l’état des connaissances en termes de qualité de l’air et de climat sur le sujet du transport aérien.
Près de 120 personnes étaient présentes pour ce premier webinaire sur la thématique du transport aérien, l'occasion pour les participants de poser de nombreuses questions aux experts et d'échanger sur ce sujet.

Programme
- Thierry Delort, Direction générale de l'aviation civile (DGAC)
Comment sont calculées les émissions du secteur aérien ? - L'outil TARMAAC
- Benjamin Rocher, Ingénieur d'études & modélisation à AtmoSud
Les émissions de polluants et GES du secteur aérien en région Sud
- Florence Peron, Ingénieur d'études à AtmoSud
La qualité de l'air autour des aéroports de la région Sud
- François Ducroz, Ingénieur référent qualité de l’air Air Pays de la Loire
Résultats des mesures de particules ultrafines autour de l’aéroport Nantes Atlantique
- Philippe Gabouleaud, Secrétaire général à l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA)
- Nicolas Michelot, Chef du pôle technique ACNUSA
Actions de réduction des émissions sur et autour des plateformes aéroportuaires
- Benjamin Dermidjian, Chercheur au Centre Interdisciplinaire de Nanoscience de Marseille
Composition des suies des avions analysées par microscope
Comment sont calculées les émissions du secteur aérien ? - L'outil TARMAAC
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC), impliquée dans la lutte contre les nuisances liées à l’aviation, réalise le calcul des émissions imputables à l’activité de l’aviation en France. Elle utilise le calculateur TARMAAC (Traitements et Analyses des Rejets éMis dans l’Atmosphère par l’Aviation Civile), outil développé et utilisé par la DGAC, qui permet de quantifier les émissions selon le type d’avion, le type de moteur, la liaison (origine-destination), le temps de roulage, etc.
Thierry Delort présente les publications assurées par la DGAC (bilan annuel des émissions et Ecocalulateur en ligne) et les perspectives de coopération avec les associations agréées de surveillance de la qualité de l'air.
La DGAC alimente son outil Ecocal pour le calcul des émissions de CO2 et GES, avec lequel tout citoyen peut connaître les émissions liées à son vol.
Les émissions de polluants et GES du secteur aérien en région Sud
AtmoSud calcule les émissions du secteur aérien (aéronefs) pour 14 polluants et gaz à effet de serre (GES) sur 29 terrains d’aviation de la région Sud. Les calculs se basent sur les résultats de l’outil TARMAAC de la DGAC et sont complétés par la mise en œuvre du guide méthodologique pour les inventaires territoriaux des émissions de polluants atmosphériques (PCIT2) et les facteurs d’émissions de la base OMINEA.
Au cours du webinaire, Benjamin Rocher a présenté les émissions des principaux aéroports de la région.
Émissions de polluants sanitaires
Les émissions de polluants liés au trafic aérien ont baissé significativement pendant la période covid en lien avec la forte baisse du trafic aérien en 2020, l’activité a commencé à reprendre en 2021 sans atteindre la situation post-covid.
Avant la crise sanitaire, les émissions du secteur aérien étaient en augmentation régulière sur les principaux aéroports de la région.
Les moyens et longs courriers sont les principaux émetteurs de polluants, à la fois unitairement et sur l’ensemble des vols.
La phase usure est la phase qui émet le plus de particules fines en masse (PM2.5) par rapport aux émissions à l’échappement.
Émissions de gaz à effet de serre
Les vols internationaux contribuent 2.8 fois plus aux émissions de GES que les vols domestiques en 2019, contre 1.8 fois plus en 2021.
Les moyens et longs courriers sont les plus émetteurs de GES, comme pour les polluants.
La phase demi-croisière (> 1000 m d’altitude) est la plus émettrice de GES.
Les émissions de GES liées aux vols domestiques sont en baisse, celles liées aux vols internationaux sont en hausse.
La qualité de l'air autour des aéroports de la région Sud
Le calcul des émissions du trafic aérien concerne uniquement les aéronefs mais les plateformes aéroportuaires génèrent beaucoup d’activités et de nombreuses sources de pollution coexistent : aéronefs, véhicules de secours et d‘assistance, véhicules des personnels, des passagers, bâtiments, dépôt de carburant ….
Les mesures, contrairement aux données d’émissions, prennent en compte toutes les sources de pollution. Parmi ces sources, celles liées aux aéronefs sont les plus importantes.
Zoom sur l'aéroport Nice Côte d'Azur
Depuis 2005, une station de mesure permanente est installée à l’Aéroport de Nice. Une comparaison est effectuée avec les autres stations des Alpes-Maritimes pour les polluants dit « classiques ». Pour ces polluants (particules fines PM10, PM2.5 et dioxyde d’azote), les concentrations sur le site de l’aéroport sont inférieures à celles mesurées en milieu urbain, aussi bien pour les niveaux chroniques que pour les pointes.
Étude des particules ultrafines à l'aéroport de Nice
Les concentrations en particules ultrafines (PUF) présentent une différence significative entre les niveaux observés sur le site de l’aéroport et ceux observés sur le site urbain de Nice. Le lien entre l’aéroport, le nombre de mouvements des avions et les variations des concentrations des particules ultrafines a pu être étudié précisément lors des périodes de confinement. Ainsi, les augmentations des concentrations en PUF se produisent sous les vents de l’aéroport, lors des mouvements des avions. Ces résultats confirment ceux obtenus par d’autres études nationales et internationales, mettant en corrélation les heures de pointes du trafic aérien et les concentrations élevées en PUF.

Résultats des mesures de particules ultrafines autour de l’aéroport Nantes Atlantique
À la suite de la concertation préalable au réaménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique (2019), l’État s’est engagé à réaliser une étude approfondie de l’impact du projet de réaménagement sur l’environnement et notamment sur la présence de particules ultrafines (PUF) en zones habitées proches de l’aéroport. Dans ce cadre, la DGAC a demandé à Air Pays de la Loire un suivi sur deux ans de ces polluants.
Les principaux résultats de cette étude sont les suivants :
- Des niveaux de pointes sont plus élevés et plus fréquents dans les zones Nord et Sud de l’aéroport qu’en milieu urbain en lien avec la présence de pics de concentrations de courtes durées (5 -10 minutes).
- Les PUF mesurées aux abords de l’aéroport (centrées autour de 12 nm) sont de plus petite taille que celles mesurées dans Nantes (20-60 nm).
- L’ensemble de ces résultats permet de confirmer un impact du trafic aérien sur les concentrations en particules ultrafines mesurées à 2 et 2.8 km au sud -sud-ouest de la piste de l’aéroport.
Actions de réduction des émissions sur et autour des plateformes aéroportuaires
L'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA) est une autorité administrative indépendante qui contrôle et sanctionne les nuisances sonores sur et autour des aéroports. Sur ces espaces, elle encourage la réduction des émissions de polluants atmosphériques. Ses missions s'inscrivent au travers de ses pouvoirs normatif, consultatif et de sanction.
Concernant la qualité de l'air locale, elle accompagne les acteurs de l'aérien vers des actions concrètes de réduction des émissions, comme par exemple la modernisation des procédures de navigation aérienne ou l'emploi d'engins de piste décarbonés.
Caractérisation physico-chimique de suies émises par un moteur d’avion commercial
Le Centre Interdisciplinaire de Nanoscience de Marseille présente une étude expérimentale réalisée sur des particules de suie collectées derrière un moteur commercial d’avion. La morphologie, la microstructure et la distribution en taille des particules primaires de suie ont été étudiées par des techniques de microscopie électronique et leur composition chimique élémentaire par microanalyse de rayons X.
Une comparaison avec des suies diesel est également présentée : la taille des suies des moteurs d’avions est centrée autour de 9.9 nm. Ces particules sont plus fines que celles issues des moteurs diesel des véhicules terrestres, centrées autour de 16-30 nm.
La qualité de l'air et le trafic aérien dans les médias
- BFM Marseille : L'invité: Damien Piga, ingénieur chez AtmoSud, revient sur la pollution liée au trafic aérien et Projet d'extension de l'aéroport Marseille Provence: AtmoSud va rédiger un rapport
- France 3 Région : Journée nationale de la qualité de l'air : AtmoSud développe un outil pour mesurer les particules fines près des aéroports
Le dossier dans son intégralité est disponible ici
