Les émissions de NOx par les transports : un enjeu régional de qualité de l’air
En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les chiffres de l’année 2017, ont démontré que la valeur limite réglementaire des concentrations de dioxyde d’azote (NO2) n’était pas respectée sur une partie du territoire. De ce fait, les populations vivant sur ces zones à enjeux sont exposées à des risques sanitaires. On estime à 145 000 le nombre total de personnes exposées à un dépassement de la valeur limite réglementaire (40 µg/m3).
Les zones concernées par les dépassements sont les grandes villes, les centres urbains, et les abords des axes routiers à fort trafic. En effet, les émissions de NOx, composants à la base de la formation du dioxyde d’azote, sont principalement causées par le transport routier, 52% en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ainsi que par les transports maritimes notamment dans le département des Bouches-du-Rhône.
Si habiter dans une zone de dépassement, peut être néfaste pour la santé, fréquenter régulièrement des lieux publics se trouvant sur ces zones peut aussi l’être. Or, dans les grandes villes, l’aménagement urbain peut parfois engendrer une exposition importante à des concentrations de polluants.
État des lieux de l’exposition des ERP au dépassement des seuils réglementaires
A l’échelle de la région, de nombreux (ERP) sont situés sur des zones de dépassement, notamment des établissements scolaires, sportifs et de santé. Cela est particulièrement préoccupant, car certaines populations sont plus vulnérables face aux polluants de l’air, telles que les enfants, les personnes âgées, ou encore les personnes souffrant de maladies respiratoires. Il est donc nécessaire de prendre en compte la thématique air dans l’aménagement urbain, pour limiter l’exposition de ces populations vulnérables à des risques sanitaires.
Au-delà des polluants présents dans l’air ambiant, un autre paramètre est à prendre en compte : celui de la qualité de l’air à l’intérieur des ERP.
En matière de qualité de l’air intérieur, les établissements recevant du public, sont soumis à des valeurs limites règlementaires concernant des polluants issus de l’intérieur et de l’extérieur (dont le dioxyde d’azote). D’après les données de l’étude ISAAC, on observe une très bonne corrélation entre les concentrations de NO2 mesurées dans les bâtiments des écoles de Marseille, et les cartes de modélisation annuelles des concentrations de NO2 dans l’air ambiant. Cette étude, ayant eu lieu en 1999 et 2016 dans 17 écoles, a mis en évidence que le taux de pénétration du NO2 dans ces établissements est de 83%. Ainsi, les élèves qui passent la majorité de leur temps à l’intérieur des bâtiments sont exposés à 83 % des concentrations extérieures de l’établissement. Cette étude a été l’occasion de positionner l’ensemble des établissements scolaires de la ville de Marseille sur les cartes de pollution (NO2, PM10, cartes stratégique air) afin d’identifier les zones à enjeux.
Le constat est à l’amélioration depuis les années 2000, avec une tendance à la décroissance des concentrations en NO2 de l’ordre de 22 % à l’échelle de la Région. Les niveaux rencontrés de ce polluant restent cependant préoccupants par endroits.
Au vu de cet enjeu sanitaire majeur, les collectivités s’emparent de la problématique, et AtmoSud les accompagne dans la réalisation d’actions pour limiter l’exposition des ERP et des populations vulnérables.
AtmoSud accompagne les collectivités pour améliorer la qualité de l’air à l’intérieur et autour des ERP
En impliquant l'ensemble des acteurs (élus, services techniques, personnels et occupants de établissements), AtmoSud accompagne les collectivités dans la mise en place de la surveillance de la qualité de l’air à proximité et dans les ERP. En fonction des besoins des collectivités, l'accompagnement peut prendre les orientations suivantes:
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L'identification et l'aide à la gestion des zones à enjeux au sein des territoires notamment à l’occasion des PPA (plans pour l’atmosphère) régionaux et départementaux
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L’évaluation de l’environnement des ERP (estimation des concentrations annuelles, proximité avec des industries, et des axes routiers à trafic important…)
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La mise à disposition et la formation à l'utilisation d’outils de surveillance de la qualité de l’air intérieur (kit d’autodiagnostic, microcapteurs, etc.)
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La mise en place de campagnes de mesure, l'interprétation des résultats et l'expertise bâtiment
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La formation et la sensibilisation aux bonnes pratiques, des élèves (à travers le programme de sensibilisation L’Air et Moi), et du personnel (encadrant et d’entretien)