Aujourd’hui, la question de l’air dans et autour des écoles est un enjeu majeur que les politiques et acteurs locaux, nationaux et internationaux prennent en compte dans leurs plans d’actions. Retour sur certaines des initiatives mises en œuvre à l’échelle locale, et quelques unes des initiatives nationales et internationales.
Il est essentiel de noter que la sensibilisation des écoliers aux enjeux de la qualité de l'air joue un rôle important dans la construction d'un avenir plus durable. En ce sens, AtmoSud avec le le dispositif Module Air et la Fédération L'Air et Moi proposent régulièrement des ateliers pédagogiques pour aider les élèves à comprendre le lien entre l'air et leur santé.
La Métropole Aix-Marseille-Provence : des acteurs locaux et des collectivités engagés
AtmoSud travaille étroitement avec les collectivités à la mise en place d’actions concrètes en faveur d’un air meilleur sur le territoire, incluant des actions spécifiques dédiées à l’amélioration de l’air autour et à l’intérieur des écoles.
Le projet DIAMS
Les années 2018 à 2022 ont été marquées par le projet DIAMS, soutenu par l'Union Européenne via le programme des Actions Innovatrices Urbaines et porté par un consortium de 8 partenaires engagés pour la qualité de l'air : la Métropole Aix-Marseille, AtmoSud, ARIA, Matrice, La Poste, la Fédération l’Air et Moi, Tera Sensor et l’AViTeM.
Dans le cadre du projet, plusieurs collectivités ont participé à des expérimentations visant à mettre en place, sur plusieurs semaines ou mois, de nouvelles solutions pour mesurer et préserver la qualité de l’air. Cela s'est notamment déroulé autour de leurs écoles pour améliorer la qualité de l’air des élèves.
C’est d’ailleurs à l’occasion du projet DIAMS qu’a été mise en œuvre la rue scolaire au cœur d’Aix-en-Provence. Une rue scolaire, c’est tout simplement la coupure temporaire à la circulation motorisée d’une rue desservant une ou plusieurs écoles. Cette mesure s'applique aux heures d’entrées et sorties des élèves, afin de redonner espace et sécurité aux enfants et à leurs accompagnants, et encourager leur venue à l’école à pied ou à vélo. Une expérimentation qui a depuis été rendue pérenne.
Sensibilisation des élèves à la qualité de l'air
L'Air et Moi
En fin d’année 2009, Victor Hugo Espinosa, créateur et pilote du projet L’Air et Moi, a proposé à AtmoSud de réaliser un support pédagogique sur la pollution de l’air qui serait accessible gratuitement et par internet à tous les enfants, enseignants et parents.
L’Air et Moi est un programme pédagogique sur la pollution de l'air. Il est constitué de diaporamas animés, quiz, vidéos, guides pédagogiques regroupant des compléments d'information, chiffres clés, définitions, travaux pratiques, conseils pédagogiques. L'Air et Moi vise à accompagner les enseignants, parents et animateurs désireux de sensibiliser des enfants à la qualité de l'air.
Ce sont plus d'un million d'enfants qui ont été sensibilisés à la qualité de l’air grâce au projet L'Air et Moi. Traduit en 15 langues et téléchargeable gratuitement, AtmoSud et l’Air et Moi travaillent de concert pour ouvrir ce programme à l’international.
Le Module Air
Le Module Air est un dispositif connecté permettant de mesurer et d'afficher la qualité de l'air intérieur. Un code couleur et un message permettent d'avoir une interprétation des données rapide et intuitive. Module Air est conçu par AtmoSud en partenariat avec AirCarto. Il est ouvert (open source), collaboratif (pour l'amélioration constante) et transparent (pour la pédagogie) : la transparence au service de l'air !
Le capteur Module Air est proposé aux collectivités afin de les installer notamment dans des salles de classe. Le but ? Sensibiliser personnel enseignant et élèves à la qualité de l’air, grâce à un outil simple et intuitif indiquant les niveaux de concentrations en polluants et les moments où il faut aérer les salles de classe.
La qualité de l'air des écoles : un enjeu majeur français
Les enfants, comme les adultes passent une grande partie de leur temps en intérieur. En parallèle, il est aujourd’hui annoncé que 69% des classes françaises sont exposées à un confinement élevé à extrême.
Il est donc essentiel de mettre en œuvre des actions concrètes pour améliorer la qualité de l’air des élèves. Une nécessité bien comprise par l’état français qui met depuis plusieurs années de nombreuses actions en place afin d’offrir un air plus sain aux élèves.
Des actions spécifiques aux écoles
Plusieurs rues scolaires ont été mises en place en France : à Paris, Lyon, Lille, Talence, Nantes... Si la rue scolaire ne peut pas être appliquée partout (trop de transit, ligne de transport en commun...), la moitié des écoles françaises situées en ville serait éligibles à la rue scolaire. Un bon moyen de réduire à la fois les émissions de polluants aux abords des écoles mais aussi de réduire les risques d'accidents routiers graves devant l'école.
Certaines collectivités ont aussi choisi d'installer des "écrans verts" à la limite des écoles. Ces clôtures végétales vont avoir un rôle de protection ou de brise-vent. Elles sont être un bon moyen d'absorber les polluants tout en libérant de l'oxygène. Dans le même temps, elles réduises l'exposition des élèves aux nuisances sonores.
Enfin, on note le développement de méthodes alternatives à la voiture pour la dépose des enfants. Les élèves se remettent à la pratique du vélo ainsi que leurs parents qui vont préférer ce deux roues écologique pour emmener leurs enfants, plutôt que de risquer les embouteillages routiers sur les grands axes. Les transports communs verts se développent aussi de plus en plus, comme par exemple à Avignon où la Baladine, permet d'accéder à l'école en petite voiture électrique collective !
Des actions globales pour améliorer la qualité de l'air
Pour améliorer la qualité de l'air sur le territoire, divers aménagements sont mis en place.
Les plans de protection de l’atmosphère (PPA) sont un exemple d'outil de planification à l’échelle territoriale (agglomération, département….) qui définissent des objectifs permettant de réduire les émissions de polluants (dioxyde d’azotes, particules fines), afin de préserver la qualité de l’air. Les PPA réunissent les acteurs locaux publics, privés et associatifs de tous les secteurs émetteurs de polluants.
A l'échelle locale, il existe des voies vertes, routes réservées à la circulation non motorisée. Ces voies encouragent la mobilité douce et préservent les usagers de la pollution du trafic routier.
Certaines zones densément peuplées ont instauré des rues piétonnes. C'est le cas de la Rue Saint Ferréol à Marseille ou du centre-ville d'Aix-en-Provence.
Plusieurs pays ont lancé des initiatives d'aménagement de leur territoire visant principalement à réduire les émissions du trafic routier en cherchant à créer des espaces favorisant les modes de déplacement alternatifs, moins polluants et plus respectueux de l'environnement.
Aux Pays-Bas sont nées les "Woonerfs", des zones résidentielles aménagées qui cherchent à revitaliser des quartiers en y réduisant la place faite aux automobiles (en y réduisant par exemple les vitesses maximales autorisées) afin de rendre les cyclistes et piétons prioritaires.
