Inventaire annuel Air-Climat-Energie : les oxydes d'azote en région Sud

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Publié le 22 novembre 2024 - Mis à jour le

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Quel bilan dresser en matière de pollution aux oxydes d'azote en Provence-Alpes-Côte d’Azur ? Au global et sur ses différents territoires ? Quelles évolutions constater sur dix ans ?

Comme chaque année, AtmoSud vous présente son inventaire annuel géolocalisé « Air-Climat-Energie »*. Des données consultables et téléchargeables sur notre application CIGALE qui dressent le triple bilan de la consommation et de la production d’énergie, des émissions de polluants atmosphériques, et des émissions de  gaz à effet de serre dans la septième région de France en nombre d’habitants.  

Un inventaire que nous avons choisi de vous présenter sous la forme d’une série en cinq volets, pour mieux en cerner les enjeux.

* Inventaire octobre 2024 sur l’année 2022. Ensemble des données actualisées par année depuis 2007.

 

VOLET 5 : POLLUTION AUX OXYDES D’AZOTE EN PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR

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De quoi on parle ?

Les NOx, très polluants, s’imposent comme les principaux gaz contaminants atmosphériques. Ils regroupent le monoxyde d'azote (NO) et le dioxyde d'azote (NO2). Ces gaz se forment principalement lors des processus de combustion, comme ceux utilisés dans les procédés industriels et le transport routier (les véhicules thermiques roulant au diesel ou à l’essence en sont les principaux émetteurs). Quand une partie est issue de la réaction entre l'oxygène et l'azote de l'air lors de la combustion, l'autre provient de la libération de l'azote présent dans les combustibles eux-mêmes.

Lorsqu’il est rejeté dans l'atmosphère, le monoxyde d'azote (NO) réagit rapidement avec l'oxygène et s'oxyde en dioxyde d’azote (NO2). En se dissolvant dans la vapeur d'eau atmosphérique, ce dernier produit des acides et interagit avec des gaz et des particules présents dans l’air. En résulte la formation de particules de nitrates et d’autres composés chimiques qui peuvent être nocifs pour les systèmes respiratoires humain et animal, le monde végétal et les écosystèmes aquatiques et terrestres.

Loin d’être inoffensif, le nitrate, lorsqu’il se combine à d’autres composants présents dans l’air (par exemple, l’ammoniac) devient un facteur important de la formation secondaire des particules fines PM2.5, dont on connaît l’incidence sur le réchauffement planétaire et la santé des populations. Au même titre que l’ozone, dont les NOx sont précurseurs en jouant un rôle complexe dans le phénomène d’effet de serre lié aux activités humaines.

Enfin, les NOx interviennent dans la formation de polluants photochimiques, une pollution plus marquée dans les régions où l’ensoleillement est intense, à l’instar du bassin méditerranéen.

 

En résumé, les oxydes d'azote (NOx) sont des polluants atmosphériques aux multiples méfaits sur les plans environnemental et sanitaire.

→  Sur l’environnement : ils contribuent à son acidification et participent aussi activement au "smog" en milieu urbain (contraction des mots smoke (fumée) et fog (brouillard) qui désigne un mélange de brouillard et de fumées sous l’aspect d’une nappe épaisse, grisâtre ou jaunâtre, et irrespirable).

Cette acidification de l’environnement se traduit par un déséquilibre dans la composition de l'air, du sol et des eaux de surface. Il en résulte des dépérissements forestiers, des acidités de lacs, des déséquilibres nutritifs des sols ou encore une eutrophisation de l’eau (surabondance de matière organique qui asphyxie le milieu et engendre une perte dramatique de biodiversité).

→  Sur la santé :  l’impact nocif des NOx tient pour l’essentiel au dioxyde d’azote (NO2) : en pénétrant profondément les poumons jusqu’aux alvéoles pulmonaires, il fragilise la muqueuse face aux agressions infectieuses et altère le développement de la capacité pulmonaire des jeunes enfants. Quand il se dissout dans le sang, il limite la fixation de l’oxygène sur l’hémoglobine, affectant la bonne oxygénation des organes. Le dioxyde d’azote est également un irritant des bronches qui augmente la fréquence et la gravité des crises chez les asthmatiques.*

*Source Association Santé Environnement France

 

Smog
Les NOx participent aussi activement au « smog » en milieu urbain, qui désigne un mélange de brouillard et de fumées sous l’aspect d’une nappe épaisse, grisâtre ou jaunâtre, la plupart du temps irrespirable.

 

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La région marseillaise, l’une des plus émettrices de NOx au niveau national

Depuis le début des années 1990 et la mise en place des Normes Européennes d’émissions, la volonté est de restreindre les émissions de NOx dans leurs différents secteurs clés : l’industrie, l’automobile et les activités agricoles. En 2020, les transports routiers s’imposaient comme leur première source d’émissions au niveau européen (37%).

Suite à l’application de ces normes par les pays membres, les émissions totales de NOx ont chuté de -48% entre 2005 et 2020. Pour la période 2020-2029, les 27 États se sont engagés sur de nouveaux objectifs, qu’ils poursuivront à partir de 2030 au titre de la Directive sur les engagements nationaux de réduction des émissions (NEC).

Si tous les pays, à l’exception de l’Estonie, doivent encore réduire leur part de NOx, pour la France et nombre d’entre eux, la baisse requise est conséquente (plus de -30 %). En valeur absolue, l’Hexagone occupait la seconde place du palmarès 2019 des pays de l’UE les plus émetteurs, derrière l’Allemagne et devant la Pologne.

A l’échelle nationale, les plus fortes pollutions aux NOx se mesurent dans les zones urbanisées et à population dense comme Paris, Lyon et… la métropole Aix-Marseille-Provence, caractérisée par de fortes émissions routières, industrielles et maritimes.

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Bien qu'ils régressent globalement de -31% en 10 ans, les oxydes d’azote présents dans l’air métropolitain représentent 35 250 t, pour 38 360 t sur l’ensemble des Bouches-du-Rhône, soit 81% des émissions départementales.

Si les rejets liés au transport routier et à l’industrie suivent la tendance globale (respectivement -7% et -4%), ceux provenant du maritime font à contrario un bond de +13% et s'imposent comme la première source de pollution par les NOx de la métropole marseillaise (36%). Une tendance que l’on retrouve aussi au niveau régional (lire ci-dessous).

Sources développement.gouv.fr, AtmoFrance, AtmoSud

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Emissions Nox Métropole AMP

 

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Notre analyse :

  • Le transport routier, premier émetteur de NOx en région Sud

NOx-Région-2012-2022
  • Au global, les émissions de NOx ont reculé de -27% sur 10 ans en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Un pourcentage que l’on observe approximativement à l’identique dans le Vaucluse (-29%) et les Hautes-Alpes (-28%), quand les Bouches-du-Rhône et les Alpes-de-Haute-Provence s’en éloignent, abaissant leurs émissions de -23%. Deux départements franchissent la barre des -30% : le Var, avec un recul de -32% et les Alpes-Maritimes qui passent presque le cap de la dizaine supérieure avec -39%.
  • Si elles régressent de -11% en 10 ans, les émissions provenant du transport routier restent la première cause de pollution de l’air par les NOx en région Sud (39% vs 50% en 2012), et dans tous les départements (encore 67% dans le Var, contre 79% en 2012), excepté dans les Bouches-du-Rhône où le maritime l’a détrôné de la première place depuis 2020. 97% de ces émissions sont directement dues à la combustion du gazole par les moteurs diesels.

    Dans le cadre de la norme EURO 6 (pour les voitures, qui s'écrit Euro VI pour les camions, bus, autocars, mais aussi les deux roues, tricycles et quadricycles à moteur), ces émissions devraient évoluer à la baisse dans les années à venir, la majorité des nouveaux véhicules diesel étant à présent équipés de systèmes de filtration SCR (Selective Catalytic Reduction ou Réduction sélective catalytique en français). Cette technologie est alliée à l'AdBlue, une solution liquide à base d’urée et d’eau déminéralisée, qui permet d'éliminer l'oxyde d'azote du carburant pour réduire jusqu’à -95% ses émissions. Cette technologie équipe également les navires de dernières génération, notamment ceux qui naviguent dans les zones NECA (Nitrogen Emissions Control Area), zones dans lesquelles les émissions atmosphériques des navires sont strictement réglementées. Inexistante en Méditerranée, elle devrait être créée en 2025 et couvrir l'ensemble du bassin méditerranéen.

Nox 2022-Départements

 

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BON A SAVOIR
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En dépit du renouvellement du parc automobile des particuliers vers des motorisations plus modernes, nombre de véhicules en circulation sur le territoire régional restent toujours trop polluants. Une part importante des motorisations diesel n’est pas encore équipée de filtres à particules, pourtant reconnues comme cancérigènes. Concernant l’impact de la pollution aux NOx, "ce sont aujourd'hui 2,9 millions d’habitants de la région Sud qui respirent un air dont la charge en NO2 dépasse la valeur limite fixée pour 2030", commente notre ingénieur d’études et modélisation Benjamin Rocher.

Limiter la pollution du transport routier, première cause d'émissions d'oxydes d'azote en Provence-Côte d’Azur (40%) et en France (44%), responsable par ailleurs de quelque 40 000 décès prématurés par an selon Santé Publique France, est donc un impératif de santé publique et environnementale.

Si la mise en place des Zones à Faibles Emissions (ZFE ou ZFE-m) dans les cités urbaines a pour vocation d’y contribuer en accélérant le renouvellement du parc automobile (vignettes Crit'Air), elle ne peut être la seule réponse apportée au problème.

Pour que la pollution par les NOx diminue de façon substantielle, chez AtmoSud, nous prônons une approche globale cette solution d’ordre technologique doit être pensée en prenant en compte les motifs et les moyens de déplacement. La population ne délaissera le recourt systématique à l’usage du véhicule qu'à condition de pouvoir s'appuyer sur des alternatives qui répondent à ses besoins. Disposer d'une offre en transports en commun cohérente et efficiente en fait partie. Un point qui fait encore largement défaut en région Sud, et particulièrement dans l’agglomération marseillaise.

Dans la métropole Aix-Marseille-Provence, il était prévu que la vignette Crit’Air 3 rentre en application au 1er janvier 2025. Cette extension a été reportée dans un premier temps par sa présidente, Martine Vassal, en raison d’une « inflation qui frappe de plein fouet les habitants du territoire », et dans un second, par le ministère de la Transition écologique, au motif que la qualité de l'air s'est "améliorée en 2023".

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Vers une mise en application de la norme Euro VII

La norme Euro VI, actuellement en vigueur, permet de réduire les plafonds des émissions polluantes de poids lourds en fixant des limites pour les oxydes d’azote et les particules fines. Par rapport à sa version précédente, elle impose une réduction supplémentaire des valeurs limites de 80 % pour les oxydes d’azote, de 50 % pour les particules fines et de plus de 70 % pour les hydrocarbures (HC).

Fin 2022, l’UE a soumis un projet de norme Euro VII qui conserve les mêmes seuils pour les émissions d'oxyde d'azote (NOx) des voitures à essence et impose une baisse de -25 % pour les voitures diesel (-13 % pour les particules fines). Plus stricte, cette norme à venir introduit d’autres facteurs de la pollution automobile, non liés au moteur : les émissions des plus petites particules provenant des freins (-27%) et le contrôle la durée de vie des batteries de voitures électriques pour limiter leur remplacement (valeurs non encore définies).

La volonté européenne était de mettre cette norme Euro 7 en place le 1er juillet 2025 pour les voitures, et le 1er juillet 2027 pour les camions. Mais huit pays membres de l'UE, dont la France, l'Italie et la Pologne et l’Allemagne, portés par une industrie automobile qui la jugeait "trop sévère", ont exprimé leur opposition.

Après plus d'un an de débats et polémiques, la nouvelle norme Euro VII a finalement été adoptée par le Conseil de l'Union européenne en avril 2024. Ses dates d'application dépendent du type de véhicule concerné et sont prévues pour courant 2026, voir 2027, pour les voitures neuves de grandes séries.

  • les seuils d'émissions à l'échappement resteront inchangés par rapport à la norme Euro VI
  • les émissions polluantes non liées au moteur seront prises en compte pour tous les types de motorisations, y compris électrique et hybride dont la durabilité des batteries sera contrôlée
  • un "passeport environnemental" sera mis à disposition des consommateurs pour chaque véhicule
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  • Le transport maritime, premier polluant aux NOx des Bouches-du-Rhône

 

bateau maritime

 

  • En étant responsable de 21% des émissions, le transport maritime s’impose comme la seconde source régionale émettrice d’oxydes d’azote. La plus grande part provient des Bouches-du-Rhône (33%) où le secteur représente le premier vecteur d’émissions du département.

→ Ces rejets atmosphériques sont majoritairement associés aux activités du Grand Port Marseille Méditerranée (GPMM) qui génère 94% des émissions de NOx des ports maritimes régionaux (Cannes, Nice, Villefranche, Toulon-La Seyne et Antibes). 75% de ces émissions proviennent de ses bassins ouest (Golf de Fos), 19% de ses bassins est (Marseille).

  • Sur Marseille, les émissions de NOx issue du maritime (53%, vs 37% en 2012) sont devenues le premier émetteur de la ville en 2020. La baisse structurelle du routier et d’une tendance à la stabilité, voire à la hausse, des émissions du secteur en sont les principales raisons. Le transport routier est quant à lui la seconde source de rejet de NOx à Marseille avec (31%).
     
    Emissions de NOx Marseille 2012-2022

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Des avancées dans la mesure des émissions maritimes

 

Mesurer les émissions polluantes du secteur maritime n’est pas chose aisée : les ports sont en effet ouverts sur une vaste étendue, la mer, et la mobilité des bateaux, couplée aux conditions météorologiques propres au milieu marin, ne facilitent pas la tâche. A ce jour, peu de littérature scientifique existe donc sur le sujet.

Les avancées pour connaître les émissions polluantes dans ce secteur et leur impact sur la santé et l’environnement sont donc primordiales. A ce titre, AtmoSud participe à des projets de recherche nationaux et européens.

Entre 2019 et 2023, nous avons mené deux campagnes de mesures dans le cadre de THE SCIPPER PROJECT, pour le programme européen Horizon 2020. Le double objectif : fournir des preuves de la performance et de la capacité des différentes techniques de surveillance des émissions du transport maritime et de l'application de la réglementation ; évaluer les impacts des émissions sur la qualité de l'air selon différents scénarios d'application de cette réglementation. (Consulter les résultats)

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SCIPPER

 

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En parallèle, en partenariat avec l’ADEME, nous avons mené le projet PAREA (Evolution des PArticules fines en champs proche du tRafic maritimE à Marseille) pour améliorer les connaissances sur leurs émissions et leurs précurseurs (publication des résultats en cours).

Depuis janvier 2024 et jusqu’en avril 2027, nous portons également le projet CROISI’AIR dans le cadre d’un partenariat tripartie IFPEN- Corsica linea -AtmoSud, pour évaluer l'exposition des passagers et des riverains aux émissions de polluants des ferries. Une première en Méditerranée.

Dans la même veine, AtmoSud co-finance également les travaux de thèse de Lise Le Berre du Laboratoire Chimie Environnement (LCE) d’Aix-Marseille Université sur la Caractérisation physique et chimique des particules fines produites par le trafic maritime en zone portuaire et en champs proche.

Les informations récoltées dans le cadre de ces différents champs de recherche constituent des ressources précieuses pour l'évaluation et l'amélioration des modèles de prévision de la pollution atmosphérique aux NOx et aux particules fines liées au transport maritime. Les résultats de ces projets ont fait l’objet d’une conférence dédiée et servent également de référence dans le guide de calcul européen des émissions du maritime.

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Vers une transition écologique des activités portuaires
 

Depuis 2017, le GPMM s’est engagé dans le programme CENAQ, financé par l’Etat et les collectivités territoriales, faisant du port Marseille-Fos un précurseur dans le branchement électrique des navires à quai. Dans le cadre de Marseille NetZero Cities (Marseille 2030 Objectif Climat), l'Europe, l'Etat et les collectivités se sont engagés pour accélérer la transition écologique des activités maritimes et portuaires du territoire. La Région Sud a déployé son plan « Escale Zéro fumée I », pour réduire les émissions polluantes (NOx, SOx, particules fines) des ferries stationnés dans les ports de Marseille, Toulon et Nice, et « Escale Zéro fumée II» qui vise cette fois les bateaux de croisières (2023-2030).

Pour Dominique Robin, Directeur Général d’AtmoSud, « il faut saluer ces évolutions favorables du monde maritime en faveur de la qualité de l’air pour les populations et l’environnement. Même si cet engagement est tardif, comparé aux secteurs de l’industrie et de l’automobile, soumis à des réglementations depuis des décennies.» Comme le rappelle le chef de file de notre Observatoire, « l’organisation maritime internationale (OMI) n’impose une teneur en soufre à 0,5 % pour le fuel des bateaux que depuis 2020  et ne prévoit la création d’une zone ECA (de l’anglais « emission control area ») en Méditerranée, à règlementation plus stricte, que pour 2025 ».

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  • L'industrie, toujours 3ème émetteur de NOx en région Sud 

  • En restant stationnaires par rapport à 2012 (17%), les émissions de NOx dans l’industrie occupent encore la 3ème place régionale. Près de ¾ d’entre elles (72%) sont localisées sur la métropole Aix-Marseille-Provence et sont principalement associées au complexe industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, second site industriel le plus polluant de France.
  • Dans les Bouches-du-Rhône, les émissions industrielles se placent également à la 3ème place du podium (22%), marquant un recul de -3% (12 570t) par rapport à 2012.

→  Désigné début 2023 par le gouvernement pour devenir l’une des premières "zones industrielles bas carbone" (ZIBaC), le complexe héberge la Plateforme Industrielle et d’Innovation du Caban Tonkin (PIICTO) depuis 2015. Ce regroupement associatif d’industriels, hubs logistiques et acteurs économiques de la zone est également à l’initiative du programme SYRIUS, (SYnergies et Résiliences Industrielles Sud).

Entre 2023 et 2025, SYRIUS doit contribuer à la décarbonation de la zone en réduisant de manière significative des émissions de CO qui représentent 25% des émissions industrielles françaises (18 MtCO2). Un tournant nécessaire de l’écologie industrielle et territoriale opéré autour de la transformation des émissions industrielles, de la promotion de l’hydrogène et des biocarburants et de la récupération d’énergie. Un projet qu’AtmoSud suit de près et pour lequel nous ne manquerons pas d’observer les évolutions de polluants atmosphériques pour en faire état dans nos prochains inventaires annuels "Air-Climat-Energie".

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Zoom territorial :

Amapola VENTRON

 

Amapola VENTRON, vice-présidente déléguée à la Protection de l’environnement, à la Lutte contre les pollutions et à la Transition écologique à la Métropole Aix-Marseille-Provence

 

La Métropole Aix-Marseille-Provence se distingue comme un territoire où l’industrie, le trafic routier et le maritime occupent une place prépondérante. Quelle politique votre collectivité déploie-t-elle pour diminuer les émissions d’oxydes d’azote (NOx) liées à ces secteurs ?

Pour répondre aux défis de la qualité de l'air, la Métropole s'est engagée dans différents plans : le Plan de Réduction des Emissions de Polluants Atmosphériques (PREPA) au niveau national, et le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) au niveau départemental. A l’échelle de notre collectivité, cet engagement se traduit dans le Plan Climat Air Energie Métropolitain (PCAEM), projet territorial stratégique et opérationnel qui s’appuie sur plusieurs axes. Il reprend les objectifs du PPA, à savoir : réduire à zéro le nombre de métropolitains exposés à la pollution atmosphérique au-delà des valeurs limites réglementaires ; ne plus compter de stations fixes de surveillance qui dépassent les valeurs limites en dioxyde d’azote (NO2). Pour atteindre ces objectifs, nous avons mis en place un programme d’actions ambitieux, notamment dans le secteur des transports, principal émetteur de NOx sur le territoire. Ces actions sont complétées par de la sensibilisation auprès des citoyens pour favoriser des changements dans les habitudes quotidiennes. Si le secteur industriel représente une part moins importante en termes d’émissions, nous restons présents aux différents Comités de Suivi de Site (CSS) et suivons les actions menées par les industriels, dont les efforts ont permis une diminution de 32% depuis 2007.

En 10 ans, les émissions de NOx ont globalement reculé de -31% sur le territoire métropolitain. Elles ont en revanche progressé de +13% dans le secteur maritime. A quelles actions attribuez-vous cette baisse globale et quelles sont celles que vous envisagez pour contrer cette augmentation ?

Les actions menées sur le transport routier ont sans aucun doute contribué à la diminution des oxydes d’azote. En décembre 2021, nous avons adopté le Plan de Mobilité, qui vise une réduction de 67 % des émissions de NO2. S’y inscrivent de nombreuses actions pour favoriser le report modal autour de la mobilité durable et d’un maillage de pôles d’échanges pivots. Le développement des transports en commun à haut niveau de service, qui couvre actuellement 90 km sur la Métropole avec un objectif de plus de 200 km d’ici 2030, en fait partie. Comme les actions menées en faveur du vélo : 500 Km d’axes structurants, via le déploiement de 16 lignes vélos sécurisées (soit environ 280 km) sont prévus à l’échelle métropolitaine, dont 8 à Marseille. Il vise une part modale vélo de 7 % sur l'ensemble du territoire et de 12 % dans les villes d'Aix-en-Provence et Marseille. A terme, 4 000 vélos à assistance électrique en libre-service -Levélo- seront proposés sur 400 stations. Entre 2022 et 2023, les usagers du dispositif ont bondi de 136 %, quand la pratique du vélo a augmenté de 8 % à Marseille. Notre Schéma Directeur des Modes Actifs (SDMA), qui définit les axes d'interventions pour 2040 en vue d’atteindre les objectifs du Plan de mobilité, contribue aussi à la réduction des émissions de NOx. Il permettra d’évaluer le plan vélo 2019-2024, d’élaborer celui de 2025-2030, ainsi qu’un Plan Piéton d’ici la fin de l’année prochaine. En ce qui concerne le transport maritime, la Métropole soutient la seconde tranche du projet d’électrification des connexions des navires à quai (CENAQ) à hauteur de 5M€.

Quelle est votre feuille de route en la matière pour les horizons 2030-2050 ?

Des progrès significatifs ont été réalisés sur le territoire métropolitain ces dernières années. Les émissions de polluants et leurs concentrations ont enregistré des baisses inédites depuis 20 ans. Les émissions d’oxydes d’azote ont diminué de 44% depuis 2007 et plus aucune station fixe de mesure des polluants atmosphériques n’enregistre de dépassements réglementaires depuis 2022. Toutefois, il demeure encore 4 000 personnes exposées au dépassement de valeur limite en dioxyde d’azote (NO2), pour l’essentiel dans le centre de Marseille. Avec le récent alignement des seuils européens sur ceux de l’OMS, la population concernée par ces dépassements passera à plus de 600 000 personnes sur tout le territoire.

Nous poursuivrons donc les efforts réalisés, notamment au travers de notre politique en matière de transports et de notre Schéma Directeur des Modes Actifs, mais aussi dans les différents plans nationaux et locaux relatifs à l’amélioration de la qualité de l’air.

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Retrouvez les premiers volets consacrés au décryptage de notre dernier inventaire annuel :

Inventaire annuel Air-Climat-Energie : la production régionale d’énergie

Inventaire annuel Air-Climat-Energie : la consommation régionale d’énergie

Inventaire annuel Air-Climat-Energie : les émissions régionales de GES

Inventaire annuel Air-Climat-Energie : les oxydes d'azote en région Sud

CIGALE présente les données « Air-Climat-Energie » pour la région Provence-Alpes- Côte d’Azur, ses départements, ses Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI). Les communes des EPCI adhérentes d’AtmoSud peuvent visualiser ces données sous forme graphique.

Plusieurs ressources sont mises à disposition pour comprendre comment sont calculées les données disponibles en base et présentées sur CIGALE. Retrouvez notre fiche explicative sur les polluants atmosphériques

Plus de détails : https://cigale.atmosud.org/doc/note_technique_inventaire_v11.pdf

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