Zoom territorial :
Amapola VENTRON, vice-présidente déléguée à la Protection de l’environnement, à la Lutte contre les pollutions et à la Transition écologique à la Métropole Aix-Marseille-Provence
La Métropole Aix-Marseille-Provence se distingue comme un territoire où l’industrie, le trafic routier et le maritime occupent une place prépondérante. Quelle politique votre collectivité déploie-t-elle pour diminuer les émissions d’oxydes d’azote (NOx) liées à ces secteurs ?
Pour répondre aux défis de la qualité de l'air, la Métropole s'est engagée dans différents plans : le Plan de Réduction des Emissions de Polluants Atmosphériques (PREPA) au niveau national, et le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) au niveau départemental. A l’échelle de notre collectivité, cet engagement se traduit dans le Plan Climat Air Energie Métropolitain (PCAEM), projet territorial stratégique et opérationnel qui s’appuie sur plusieurs axes. Il reprend les objectifs du PPA, à savoir : réduire à zéro le nombre de métropolitains exposés à la pollution atmosphérique au-delà des valeurs limites réglementaires ; ne plus compter de stations fixes de surveillance qui dépassent les valeurs limites en dioxyde d’azote (NO2). Pour atteindre ces objectifs, nous avons mis en place un programme d’actions ambitieux, notamment dans le secteur des transports, principal émetteur de NOx sur le territoire. Ces actions sont complétées par de la sensibilisation auprès des citoyens pour favoriser des changements dans les habitudes quotidiennes. Si le secteur industriel représente une part moins importante en termes d’émissions, nous restons présents aux différents Comités de Suivi de Site (CSS) et suivons les actions menées par les industriels, dont les efforts ont permis une diminution de 32% depuis 2007.
En 10 ans, les émissions de NOx ont globalement reculé de -31% sur le territoire métropolitain. Elles ont en revanche progressé de +13% dans le secteur maritime. A quelles actions attribuez-vous cette baisse globale et quelles sont celles que vous envisagez pour contrer cette augmentation ?
Les actions menées sur le transport routier ont sans aucun doute contribué à la diminution des oxydes d’azote. En décembre 2021, nous avons adopté le Plan de Mobilité, qui vise une réduction de 67 % des émissions de NO2. S’y inscrivent de nombreuses actions pour favoriser le report modal autour de la mobilité durable et d’un maillage de pôles d’échanges pivots. Le développement des transports en commun à haut niveau de service, qui couvre actuellement 90 km sur la Métropole avec un objectif de plus de 200 km d’ici 2030, en fait partie. Comme les actions menées en faveur du vélo : 500 Km d’axes structurants, via le déploiement de 16 lignes vélos sécurisées (soit environ 280 km) sont prévus à l’échelle métropolitaine, dont 8 à Marseille. Il vise une part modale vélo de 7 % sur l'ensemble du territoire et de 12 % dans les villes d'Aix-en-Provence et Marseille. A terme, 4 000 vélos à assistance électrique en libre-service -Levélo- seront proposés sur 400 stations. Entre 2022 et 2023, les usagers du dispositif ont bondi de 136 %, quand la pratique du vélo a augmenté de 8 % à Marseille. Notre Schéma Directeur des Modes Actifs (SDMA), qui définit les axes d'interventions pour 2040 en vue d’atteindre les objectifs du Plan de mobilité, contribue aussi à la réduction des émissions de NOx. Il permettra d’évaluer le plan vélo 2019-2024, d’élaborer celui de 2025-2030, ainsi qu’un Plan Piéton d’ici la fin de l’année prochaine. En ce qui concerne le transport maritime, la Métropole soutient la seconde tranche du projet d’électrification des connexions des navires à quai (CENAQ) à hauteur de 5M€.
Quelle est votre feuille de route en la matière pour les horizons 2030-2050 ?
Des progrès significatifs ont été réalisés sur le territoire métropolitain ces dernières années. Les émissions de polluants et leurs concentrations ont enregistré des baisses inédites depuis 20 ans. Les émissions d’oxydes d’azote ont diminué de 44% depuis 2007 et plus aucune station fixe de mesure des polluants atmosphériques n’enregistre de dépassements réglementaires depuis 2022. Toutefois, il demeure encore 4 000 personnes exposées au dépassement de valeur limite en dioxyde d’azote (NO2), pour l’essentiel dans le centre de Marseille. Avec le récent alignement des seuils européens sur ceux de l’OMS, la population concernée par ces dépassements passera à plus de 600 000 personnes sur tout le territoire.
Nous poursuivrons donc les efforts réalisés, notamment au travers de notre politique en matière de transports et de notre Schéma Directeur des Modes Actifs, mais aussi dans les différents plans nationaux et locaux relatifs à l’amélioration de la qualité de l’air.